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Le « devoir d’ingérence » s’est transformé en un parfum délicat dont s’asperge un Occident fatigué, convaincu que sa supériorité morale justifie toutes ses initiatives. Comme l’écrit Régis Debray dans Éloge des frontières, cette puissance n’a même plus besoin d’annoncer une guerre pour la mener. Elle intervient où bon lui semble, impose ses volontés et enrobe le tout d’arguments humanitaires, tout en piétinant le droit international chaque fois qu’il ne sert pas ses intérêts

Haïti avance comme un pays en apnée. Chaque transition, chaque « nouveau départ » semble condamné à reproduire les erreurs du précédent. De la fin du régime Duvalier à la séquence militaire, de l’ère Lavalas aux gouvernements du PHTK, un motif se dessine : l’incapacité collective à transformer les crises en opportunités structurantes. La classe politique n’a jamais su dompter l’histoire lorsqu’elle frappait à la porte. Réformes bâclées, constitutions contestées, élections avo

La récente sanction américaine contre Fritz Alphonse Jean a relancé une inquiétude majeure en Haïti : l’emprise grandissante des gangs sur le fonctionnement de l’État. Les liens entre acteurs politiques, milieux économiques et groupes armés, bien que difficiles à prouver, existent depuis longtemps. Ils illustrent la fragilité d’un pays où le pouvoir officiel et l’influence criminelle se mêlent dangereusement. Contrairement à certaines idées reçues, les gangs ne cherchent pas

Le pouvoir en Haïti fonctionne comme une rente, une source de profit personnel pour une minorité. Ce « système » bien concret, avec ses réseaux et ses influences, a confisqué l'État au détriment de la majorité. La crise actuelle est donc fondamentalement morale : une élite sans remords, qui ne voit dans la fonction publique qu'un butin, ne peut engendrer qu'un pays sans avenir. La question urgente qui se pose est celle de la patience du peuple. Combien de temps la majorité si

En Haïti, l’enrôlement d’enfants par les gangs est devenu l’une des dérives les plus alarmantes de la crise actuelle. Arrachés à leurs écoles et à leur vie d’enfants, des mineurs sont utilisés comme guetteurs, messagers ou exécutants, piégés par la pauvreté et l’absence de protection institutionnelle. Cette situation représente une faute morale grave et une menace directe pour l’avenir du pays. Un enfant doit être à l’école, au jeu, à l’apprentissage, jamais dans les rouages

Le Compas demeure l’un des piliers les plus solides de l’identité culturelle haïtienne. Pourtant, derrière les rythmes entraînants et les scènes encore vibrantes, une question persiste : le Compas se porte-t-il réellement bien ? D’un côté, le genre continue d’attirer des foules, tant en Haïti que dans la diaspora. De jeunes artistes émergent, et la musique circule sans frontières, portée par les réseaux sociaux et des collaborations internationales. Cette vitalité témoigne d’

Le calendrier électoral haïtien prévoit le premier tour des élections législatives et présidentielles pour le 30 août 2026, avec l’installation des dirigeants élus au 7 février 2027. Toutefois, l’organisation d’élections crédibles reste incertaine en raison de l’insécurité générée par les gangs armés, qui contrôlent de vastes zones, et de l’absence d’un gouvernement légitime capable d’appuyer le Conseil électoral provisoire (CEP). Le processus électoral exige au moins 200 jou

La crise haïtienne n’est plus simplement conjoncturelle : elle est d’une profondeur telle qu’elle met à nu l’effondrement simultané des repères moraux, du leadership politique et des institutions censées protéger la République. L’échec du Conseil présidentiel de transition, incapable d’offrir une boussole claire ou un cadre d’action cohérent, illustre la faillite d’un système où chacun revendique l’autorité sans jamais assumer la responsabilité. Dans ce vide de leadership, le

Audrey Azoulay a quitté ses fonctions de directrice générale de l’UNESCO après deux mandats marqués par des initiatives emblématiques. L’ancienne ministre française de la Culture a souligné la capacité de l’institution à réunir un consensus entre États, même sur des sujets complexes, grâce à des textes techniques et opérationnels favorisant l’action concrète sur le terrain. Parmi ses réalisations phares, la reconstruction de Mossoul occupe une place centrale. Victime de l’occ

Travailler son cardio sans quitter sa chaise, c’est possible. On vous propose une série d’exercices simples permettant de stimuler le rythme cardiaque en seulement cinq à dix minutes par jour. Idéal pour les personnes en surpoids, les seniors ou celles dont les articulations limitent les mouvements debout, ce programme mise avant tout sur la régularité. Assis sur une chaise stable, on commence par lever les pieds de manière dynamique tout en maintenant les bras à hauteur d’ép

En Haïti, le désordre n’est plus un accident de parcours : il est devenu un système. Ce qui devait être combattu est désormais exploité. Des routes bloquées aux enlèvements, des trafics de carburant aux marchés informels, tout semble organisé autour d’un seul principe : tirer profit du chaos. Les crises politiques et sécuritaires alimentent une économie parallèle où les plus forts s’enrichissent au détriment d’un peuple exténué. Chaque pénurie, chaque affrontement ouvre de no

Les guerres civiles naissent de la combinaison toxique de causes structurelles et d'éléments déclencheurs. Le terrain fertile est constitué par des fractures identitaires, des inégalités économiques criantes, un État faible ou illégitime, et une corruption endémique. Ces tensions latentes sont exploitées par des figures radicales. L'étincelle qui met le feu aux poudres est souvent un événement politique précis : un coup d'État, la répression violente ou l'assassinat d'une fig

En Haïti, la crise sécuritaire plonge le système éducatif dans une situation critique. Plus de 1 600 établissements scolaires ont dû fermer leurs portes à cause de la violence des gangs qui contrôlent désormais 90 % de Port-au-Prince et de ses environs. À Port-au-Prince, des directeurs tentent de maintenir la flamme éducative malgré la misère et l’insécurité. Toutefois, les frais de scolarité restent inaccessibles pour des familles frappées par les assassinats et les déplacem

Longtemps perçu comme un fléau masculin, l’alcoolisme féminin demeure un sujet entouré de silence, de honte et de jugements. Pourtant, les chiffres et les réalités sociales montrent une vérité dérangeante : de plus en plus de femmes consomment de l’alcool de manière excessive, souvent en secret, souvent dans la souffrance. Ce tabou repose sur une double stigmatisation. Celle de l’addiction, d’abord, que la société peine à reconnaître comme une maladie et non une faute morale.

En Haïti, la violence ne surgit pas ex nihilo. Elle est le reflet d’un tissu économique fragilisé, où chômage endémique, pauvreté chronique et inégalités criantes nourrissent un cercle vicieux d’insécurité. Dans les rues de Port-au-Prince et au-delà, les groupes armés prospèrent là où l’État n’assure ni emploi, ni protection sociale, ni perspectives pour la jeunesse. L’économie informelle, bien que vivante, reste insuffisante pour absorber une population en quête de moyens de

Depuis l’Antiquité, la mort occupe une place centrale dans la réflexion philosophique. La manière de concevoir le trépas s’articule en quatre grandes périodes. D’abord, l’« âge de la déprise », où la mort est envisagée comme un terme naturel à accepter : les sages antiques, de Platon à Épicure, affirment qu’il faut apprendre à mourir pour se libérer de la peur. Vient ensuite l’« âge de l’apprivoisement », lorsque la mort devient l’objet d’une quête spirituelle et l’ouverture

Depuis quelques années, la presse haïtienne fait face à une dérive inquiétante : la prolifération des médias en ligne échappant à tout contrôle. Profitant de la liberté offerte par les réseaux sociaux, ces plateformes se transforment souvent en outils de chantage et de manipulation. Sous couvert d’informer, elles diffusent des contenus orientés, parfois destinés à rançonner l’État ou à servir des intérêts politiques. Ce phénomène mine la crédibilité du journalisme et transfor

Il y a, dans les trajectoires politiques du Cameroun et de la Côte d’Ivoire, une troublante similitude : celle d’hommes qui s’accrochent au pouvoir comme à une planche de salut, quitte à faire chavirer tout un pays. À Yaoundé comme à Abidjan, le pouvoir ne se conçoit plus comme un service à la nation, mais comme un héritage personnel, une propriété exclusive qu’il faut défendre, fût-ce au prix de la raison et de la stabilité. Au Cameroun, Paul Biya s’accroche, malgré l’âge et

Il fut un temps où Haïti pensait. Où des voix exigeantes, parfois isolées mais lucides, interrogeaient l’histoire, la société, la nation. Ces voix n’étaient pas toujours entendues, mais elles existaient porteuses d’une tradition intellectuelle forgée dans la résistance. De Firmin à Janvier, de Price Mars à Roumain, d’Alexis à Manigat, de Karl Lévêque à Suzy Castor, de Michel Hector à Mireille N. Anglade, la pensée haïtienne construisait, lentement mais avec rigueur, une cult

Il convient de rappeler avec force que le peuple demeure le seul véritable détenteur du pouvoir politique. La tenue d’élections libres et crédibles s’impose afin d’assurer une représentation authentique de la volonté populaire. L’histoire du pays a montré que les périodes électorales ont souvent été marquées par des tensions, notamment en 1990, 2005 et 2016. Il est donc urgent de rétablir un climat de sécurité favorable au bon déroulement des opérations électorales générales.