Plus de 237 000 Haïtiens expulsés par la République dominicaine en 2024

La République dominicaine a intensifié ses opérations de rapatriement en 2024, expulsant plus de 237 000 Haïtiens en situation irrégulière, selon les chiffres du Groupe d'Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR). Pour le seul mois de décembre, 17 840 Haïtiens ont été rapatriés de force et 4 204 autres refoulés à la frontière, tandis que 31 368 ont opté pour un retour volontaire. Ces chiffres reflètent une hausse significative des expulsions par rapport aux 174 602 déportations enregistrées en 2023.

Cette augmentation s'inscrit dans la politique migratoire stricte mise en place par le président dominicain Luis Abinader, qui avait annoncé en octobre 2024 un objectif de 10 000 expulsions hebdomadaires. Face à une crise migratoire persistante, les autorités dominicaines ont intensifié leurs contrôles et opérations d’arrestations, visant à réduire la présence d’Haïtiens en situation irrégulière sur leur territoire. Malgré une suspension temporaire des rapatriements les 31 décembre et 1er janvier pour les fêtes de fin d'année, les expulsions ont repris dès le début de 2025.

Les organisations de défense des droits humains dénoncent les conditions inhumaines dans lesquelles ces déportations sont effectuées. De nombreux migrants haïtiens font état d’arrestations arbitraires, de détentions dans des centres surpeuplés et insalubres, ainsi que d’actes de violence, de harcèlement et d’agressions sexuelles, notamment à l’égard des femmes. Ces pratiques, contraires aux conventions internationales sur les droits des migrants, suscitent des préoccupations croissantes au sein de la communauté internationale.

Alors que les tensions entre les deux pays restent vives, ces expulsions massives mettent en lumière l'ampleur de la crise migratoire et la nécessité d’un dialogue entre les autorités haïtiennes et dominicaines. Haïti, déjà en proie à une instabilité politique et sécuritaire, peine à accueillir ces milliers de rapatriés, aggravant une situation humanitaire déjà critique.

PLR