Les gangs en Haïti consolident leur autonomie financière par les trafics

Alors que le déploiement d’une nouvelle force de sécurité onusienne est attendu au printemps et qu’un nouveau gouvernement doit être nommé en février, les gangs haïtiens renforcent leur emprise économique.

Un rapport de l’International Crisis Group révèle leur mutation : d’auxiliaires armés d’élites politiques, ils sont devenus des acteurs autonomes, finançant leurs activités par une économie criminelle structurée.

L’extorsion, en forte expansion, est désormais systématisée.

Des petits commerçants aux grandes entreprises, tous sont soumis à des prélèvements illégaux.

À Port-au-Prince, les droits de passage et péages sont devenus incontournables, avec des taxes pouvant atteindre 1 500 dollars US par camion et par mois.

Les cargaisons venues de la République dominicaine généreraient jusqu’à 75 millions de dollars supplémentaires.

Enlèvements, piraterie maritime et trafic de drogue complètent ces revenus.

Les gangs contrôlent des ports clés, s’impliquent directement dans les chaînes d’approvisionnement et alimentent un trafic d’armes croissant, accentuant l’instabilité du pays.

Fritz Laventure