La PNH, les MAST, MF, MENFP, MJSP et le CEP sont les principaux bénéficiaires du budget rectificatif 24-25

Le budget rectificatif 2024-2025, d'un montant total de 323,4 milliards de gourdes, consacre la sécurité comme premier poste de dépenses avec 41,3 milliards de gourdes alloués à la PNH et aux Forces Armées. Cette augmentation de 11,8% par rapport au budget initial reste pourtant en deçà des besoins réels pour rétablir l'ordre public dans un contexte de violence généralisée.

L'éducation bénéficie d'une enveloppe de 4,6 milliards (+10,9%), tandis que les Affaires sociales voient leur budget augmenter de 25% pour atteindre 4,6 milliards. Ces allocations, bien qu'en progression, semblent dérisoires face à l'effondrement des services publics et à la précarité croissante de la population.

Le volet électoral dispose de 60 millions de dollars américains via le Basket Fund, une somme qui paraît insuffisante pour organiser des scrutins crédibles dans un environnement sécuritaire aussi dégradé. L'annonce de ressources additionnelles à venir ne dissipe pas les craintes quant à la tenue effective du processus électoral.

Le budget prévoit également des mesures économiques comme l'extension des exonérations fiscales à 10 ans pour certains investissements et l'assouplissement des règles des marchés publics. Ces dispositions, théoriquement destinées à relancer l'activité, risquent surtout de profiter aux acteurs économiques déjà bien établis.

La création de nouvelles structures comme le Conseil National de Sécurité et Défense (CNSD) et l'Agence Nationale de Sécurité (ANS) représente un effort institutionnel notable. Cependant, l'empilement des instances administratives dans un État déjà faible pose question quant à l'efficacité réelle de ces réformes.

Derrière les chiffres ambitieux et les déclarations volontaristes, ce budget rectificatif ressemble davantage à un exercice de communication qu'à une véritable feuille de route pour sortir le pays du chaos. Entre allocations insuffisantes et priorités discutables, il peine à convaincre qu'il pourra répondre aux défis colossaux auxquels fait face Haïti à l'approche des élections.

PLR