KONPA déplore que le secteur agricole soit livré à lui-même depuis la mort de René Préval

La Confédération des Organisations Paysannes Nationales Haïtiennes (KONPA) a réuni jeudi ses membres pour dresser un constat sévère de la situation du monde rural. Selon l’organisation, les agriculteurs vivent « une détresse profonde », qui s’est aggravée par l'inaction du ministère de l’Agriculture.

Truman Aspilaire, coordonnateur de KONPA, affirme que depuis la mort du président René Préval, le secteur paysan « est abandonné, livré à lui-même ». Il dénonce le blocage des routes au sud de Port-au-Prince, qu’il qualifie de « punition infligée aux paysans », incapables d’écouler leurs produits.

Il souligne que les rares récoltes vendues ne permettent plus de vivre dignement. « Je supplie les autorités de rouvrir les routes pour offrir aux paysans une meilleure fin d’année », a-t-il insisté, appelant l’État à assumer ses responsabilités.

Le coordonnateur de Konpa a aussi abordé la flambée des prix des produits de consommation qui frappe de plein fouet les ménages ruraux déjà fragilisés. Il estime que cette situation étouffe les plus pauvres et ne laisse aucune perspective de survie au secteur agricole.

KONPA réclame des mesures d’accompagnement urgentes, notamment la distribution de semences, d’engrais et d’outils pour relancer la production agricole. « Le cyclone a détruit les champs, mais aucune prise en charge réelle de la part de l'Etat », a rappelé l’organisation, dénonçant un abandon jugé « affligeant ».

Pour sa part, Mme Eveline Pierre, membre de la confédération, a rappelé l’ampleur des dégâts causés par les récentes intempéries, particulièrement à Petit-Goâve. Elle déplore « l’impréparation totale de l’État », évoquant les pertes considérables subies par les agriculteurs et réclamant une assistance immédiate pour éviter un effondrement total du secteur.

PLR