Gouverner, ce n’est pas faire peur : c’est donner à chacun la force de ne plus céder à la peur

Il existe une tentation ancienne, tenace, presque universelle : celle de gouverner par la peur.

Dans les moments d’incertitude, certains dirigeants brandissent l’insécurité, l’ennemi invisible, la catastrophe imminente comme autant d’outils pour discipliner les foules.

La peur devient alors un instrument de gestion, une manière de rendre acceptable l’inacceptable : restrictions des libertés, surveillance accrue, décisions opaques ou autoritarisme déguisé.

Mais lorsque gouverner revient à effrayer, ce n’est plus gouverner : c’est manipuler.

Le rôle d’un dirigeant n’est pas d’agiter des spectres, mais d’éclairer un chemin.

La peur paralyse, déforme la réalité, pousse aux réflexes plutôt qu’à la réflexion. Elle affaiblit les sociétés au lieu de les unir.

À l’inverse, le courage politique consiste à informer sans dramatiser, à affronter les crises en mobilisant l’intelligence collective, non les angoisses.

Le vrai leadership ne se mesure pas à la capacité d’inquiéter, mais à celle de rassurer sans mentir.

Fritz Laventure