Du pénitencier haïtien au tribunal fédéral : Yonyon condamné à vie aux États-Unis
- Amitié FM

- il y a 3 jours
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Le 3 décembre 2025, la justice américaine a prononcé une peine à perpétuité contre Germine Joly, alias « Yonyon », ancien chef du gang haïtien 400 Mawozo, le déclarant coupable d’avoir orchestré l’enlèvement de 17 missionnaires étrangers en novembre 2021 à Croix-des-Bouquets. Le tribunal fédéral de Washington a aussi requis le paiement d’une amende de 1 700 $.
Cette condamnation est intervenue après la condamnation, en mai 2025, par un jury fédéral, de « Germine » pour conspiration en vue d’enlèvement d’otages. Les autorités ont souligné que « ce crime horrible était motivé par l’intérêt personnel du défendeur : il voulait obtenir sa libération de prison en échange des otages ».
L’histoire de son arrestation remonte à 2014, date à laquelle il avait déjà été appréhendé par la Police nationale haïtienne. En 2018, il avait été condamné à la prison à vie en Haïti, mais cela ne l’a pas empêché de diriger le gang 400 Mawozo depuis sa cellule — selon l’accusation, à travers des téléphones non surveillés, en donnant des ordres aux membres encore libres.
L’événement déclencheur de sa condamnation finale fut l’enlèvement, le 16 octobre 2021, de 17 missionnaires — 16 Américains et un Canadien — de l’organisation chrétienne Christian Aid Ministries, alors qu’ils revenaient d’un orphelinat. Les ravisseurs avaient exigé un million de dollars par otage ou la libération de Joly. Après 62 jours de détention, la majorité des missionnaires s’échappèrent ou furent libérés après qu’une rançon de 350 000 dollars a été versée.
Déjà en juin 2024, Joly avait été condamné à 35 ans de prison pour un vaste complot de trafic d’armes à feu en provenance des États-Unis et pour le blanchiment des rançons destinées à financer les activités du gang. Selon le ministère américain de la Justice, 24 armes — dont des AK-47, AR-15, M4, voire des fusils .50 de type militaire — avaient été achetées pour le gang, avec des fonds issus des rançons via des transferts depuis les États-Unis.
La condamnation à vie de Joly marque un tournant judiciaire majeur contre les gangs haïtiens. Elle envoie un message fort : même un chef de gang dirigeant ses opérations depuis une cellule n’est pas à l’abri de poursuites internationales.
PLR





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