Cyclone Chido : Macron sous le feu des huées à Mayotte
- Amitié FM
- 20 déc. 2024
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La visite d'Emmanuel Macron à Mayotte, fortement touchée par le cyclone Chido, a été marquée par une tension palpable. Dès son arrivée, le président de la République française a été accueilli par des huées et des slogans de protestation tels que "Macron démission !" et "Tu racontes des salades". Cette colère, alimentée par le désespoir des habitants ayant tout perdu dans la catastrophe, s’est intensifiée au cours de ses échanges avec la population. Des résidents de Pamandzi, l’un des secteurs les plus touchés, ont exprimé leur frustration face à une situation qu’ils jugent insoutenable, notamment en raison de l’absence d’électricité et de logement.
Malgré ses tentatives d’apporter des réponses concrètes, Emmanuel Macron a eu du mal à calmer les esprits. Sous la pression des cris et des accusations, il s’est justifié en déclarant que: « Je suis pour rien pour le cyclone. Vous pouvez me le reprocher. C’est pas moi. » Cette phrase, perçue par certains comme maladroite, a davantage attisé les critiques, illustrant une déconnexion entre les attentes des sinistrés et les réponses gouvernementales.
Au cours de la visite, une autre déclaration du président a suscité une vive réaction des oppositions. S’efforçant de défendre le rôle de l’État français dans l’aide apportée, il a lancé : « Si c’était pas la France, vous seriez 10 000 fois plus dans la merde ! » Cette remarque, jugée arrogante par des figures politiques comme Sandrine Rousseau et Sébastien Chenu, a renforcé le sentiment d’exclusion ressenti par de nombreux Mahorais. Ces derniers dénoncent régulièrement leur traitement différencié par rapport aux autres départements français, exacerbant ainsi leur frustration.
La réalité socio-économique de Mayotte ajoute à ce climat tendu. Environ un tiers de la population, souvent constituée de migrants des Comores voisines, vit dans des bidonvilles. Cette précarité structurelle complique davantage la gestion de l’urgence humanitaire provoquée par le cyclone. Emmanuel Macron, confronté à cette situation complexe, a présidé une cellule de crise avec ses ministres avant de quitter l’archipel.
À la mi-journée ce vendredi, le président a quitté Mayotte pour Djibouti, où il doit partager le repas de Noël avec les troupes françaises. Son passage sur l’île, destiné à manifester le soutien de l’État, aura finalement mis en lumière la profondeur des fractures sociales et politiques qui continuent de marquer ce territoire.

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