À la Sorbonne, Haïti remet la dette de 1825 au cœur du débat international
- Amitié FM

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À Paris, le 16 décembre 2025, le Recteur de l’Université d’État d’Haïti et président du CNHRR, le professeur Dieuseul Prédélus, a porté la question de la restitution et de la réparation dans l’enceinte symbolique de la Sorbonne. La conférence, consacrée aux indemnités postcoloniales imposées à Haïti en 1825, a réuni universitaires, intellectuels et membres de la diaspora autour d’un débat frontal sur la responsabilité historique de la France.
Dès son intervention, Dieuseul Prédélus a posé le cadre politique et moral de la revendication haïtienne, plaidant pour un acte de justice fondé sur le droit et la mémoire. « C’est avec une émotion particulière que je me tiens aujourd’hui dans cette prestigieuse enceinte de La Sorbonne […] pour porter une parole de justice et de restitution », a-t-il déclaré.
Revenant sur l’origine de la dette, il a rappelé qu’Haïti avait été contrainte, sous la menace militaire, d’indemniser ses anciens colons pour sa liberté. « Un peuple qui avait conquis sa liberté au prix de son sang devait payer pour ne pas être remis en esclavage », a-t-il dénoncé, qualifiant cette exigence d’« absurdité morale ».
Selon le président du CNHRR, cette dette contractée à des conditions usuraires a durablement bloqué le développement du pays. « Chaque école non construite, chaque route non tracée, chaque hôpital non bâti porte l’empreinte de cette dette inique », a-t-il affirmé, évoquant une valeur actualisée estimée entre 21 et 115 milliards de dollars.
Loin d’un discours revanchard, Dieuseul Prédélus a insisté sur une démarche structurée et collective, soutenue par le droit international et une dynamique nouvelle en France. Saluant l’émergence d’« une autre communauté d’idées » et la résolution parlementaire française du 5 juin 2025, il a rappelé que « la restitution que nous réclamons n’est pas une faveur, c’est un acte de justice élémentaire ».

PLR





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