Un ancien député, membre de l’OPL, somme Edgar Leblanc Fils de quitter le CPT

Une lettre ouverte cinglante de l'ancien député Constantin Arné à Edgar Leblanc Fils, son ancien camarade de l'Organisation du Peuple en Lutte (OPL) et membre du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), fait grand bruit.

Dans cette missive datée du 5 mai, Arné dresse un constat accablant d'un an de transition.

Il rappelle l'estime et l'espoir placés en Leblanc Fils, jadis perçu comme un modèle d'intégrité pour Haïti.

Mais aujourd'hui, face à la déliquescence du pays, l'ancien député exprime son "cœur lourd" et son "esprit troublé".

Il accuse le CPT, dont Leblanc Fils est membre, d'inaction coupable après "douze mois d'agonie".

Arné dépeint un pays "à genoux" : gangs contrôlant 90% de la capitale, atrocités quotidiennes (meurtres, viols, enlèvements, incendies), institutions détruites (écoles, tribunaux, commissariats, aéroport fermé).

"Rien n’est dit, rien n’est fait", déplore-t-il, qualifiant cette passivité de "complicité" et s'interrogeant sur un éventuel pacte avec les criminels.

S'adressant directement à son ancien collègue qu'il dit avoir connu "intègre et loyal", Arné lance un appel pressant : "Pourquoi rester ?".

Il somme Leblanc Fils de "tirer sa révérence" pour l'honneur et pour Haïti, estimant qu'un homme de pouvoir incapable d'agir doit partir, surtout à l'approche d'élections promises dans le chaos.

Cette lettre publique jette une lumière crue sur le désespoir face à la crise haïtienne et à la légitimité contestée du CPT.

Fritz Laventure