Quand la Chine finance les pays riches

La Chine s’impose, discrètement mais fermement, comme le premier créancier mondial.

Selon une vaste étude d’AidData, les banques publiques chinoises ont accordé 2 200 milliards de dollars de prêts et subventions depuis 2000, un portefeuille jusqu’ici largement sous-estimé.

Contrairement aux idées reçues, ces financements ciblent désormais surtout les pays riches : 943 milliards ont été dirigés vers 72 économies à revenu élevé, notamment après le plan « Made in China 2025 ».

Les États-Unis arrivent largement en tête, avec plus de 200 milliards de dollars destinés à des entreprises comme Amazon, Tesla ou Disney, ainsi qu’à des infrastructures stratégiques.

Une ironie, alors que Washington alerte depuis des années sur les risques d’endettement envers Pékin.

En Europe, l’Union européenne totalise 161 milliards de crédits chinois. La France en a reçu 21 milliards, finançant 184 projets dans l’énergie, le transport ou l’industrie, du parc éolien de Saint-Nazaire à la trésorerie d’Airbus ou Michelin. Une influence financière désormais impossible à ignorer.