Quand Haïti défia l’ordre colonial

Le 1er janvier 1804, à Gonaïves, Haïti naît dans le fracas de l’histoire.

La proclamation de Dessalines marque bien plus qu’une indépendance : elle scelle la rupture radicale avec l’ordre colonial.

Le massacre qui s’ensuivit, l’élimination méthodique des colons français, demeure l’un des épisodes les plus controversés de la modernité.

Cruel, sans doute. Mais pouvait-il en être autrement après des siècles de chaînes, de fouets, de viols et de bûchers ?

Pour Dessalines, l’indépendance ne se négociait pas : elle se protégeait par l’éradication définitive de la menace.

L’Europe s’indigna, feignant d’oublier l’océan de sang versé par l’esclavage.

Haïti, isolée, paya cher ce choix radical.

Pourtant, ce moment fondateur révèle une vérité universelle : la liberté des opprimés n’est jamais octroyée, elle se conquiert au prix de l’extrême.

En 1804, Haïti osa être libre, inaugurant une souveraineté noire inédite qui, malgré ses ombres, inspire encore les luttes d’aujourd’hui.