Pourquoi la Russie se désengage-t-elle de l'Iran ?

Comment comprendre ce possible désengagement, après les prises de distance de Moscou notamment en Syrie ?

Malgré un partenariat stratégique signé il y a cinq mois, son soutien à Téhéran face à l'opération israélienne "Rising Lion" reste très modéré.

Poutine a certes mis en garde contre les risques d'escalade, mais sa médiation a échoué face au rejet israélien.

Surtout, contrairement à son accord avec la Corée du Nord, le partenariat russo-iranien ne prévoit aucune assistance militaire.

Cette tiédeur s'explique par plusieurs intérêts russes : le conflit détourne l'attention de l'Ukraine ; il risque de torpiller les négociations nucléaires irano-américaines (affaiblissant Washington) ; et il booste les cours du pétrole, profitant à Moscou.

La Russie redoute également qu'un Iran doté de l'arme nucléaire ne menace son influence, et elle lui refuse toujours les livraisons d'armes de pointe (avions, S-400).

Enfin, devenue autonome dans la production de drones (auparavant fournis par l'Iran), La Russie dépend moins de Téhéran. Elle craint par ailleurs qu'un changement de régime ou une implication américaine accrue ne compromette leurs relations.