Martissant, quatre ans d'occupation : le CARDH dénonce une Capitale livrée aux gangs

Le 1er juin 2025 marque le quatrième anniversaire de l'occupation de Martissant par des gangs armés, une situation dénoncée par le Centre d'analyse et de recherche en droits de l'homme (CARDH). Dans son rapport, le CARDH souligne que depuis 2021, 28 territoires ont été perdus au profit des gangs, dont 25 dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.

La violence des gangs a atteint des niveaux alarmants, avec plus de 5 600 décès violents enregistrés en 2024, selon les Nations Unies. Ces groupes criminels contrôlent désormais environ 85 % de la capitale, rendant la vie quotidienne des citoyens extrêmement périlleuse.

Face à cette crise, le CARDH soutient le recours à la société de sécurité privée ACADEMI, anciennement connue sous le nom de Blackwater, tout en insistant sur la nécessité de règles d'engagement strictes et d'un soutien aérien, maritime et terrestre aux forces nationales de sécurité et au ministère de la Santé publique et de la Population. Cette proposition vise à renforcer les capacités locales pour lutter efficacement contre l'emprise des gangs.

Malgré la présence d'une mission multinationale dirigée par le Kenya, les efforts pour rétablir la sécurité restent insuffisants, avec seulement 800 policiers déployés sur les 2 500 prévus. La situation humanitaire se détériore, avec plus d'un million de personnes déplacées et une insécurité alimentaire croissante, mettant en évidence l'urgence d'une action internationale coordonnée pour restaurer l'ordre et la stabilité en Haïti.

Fritz Laventure