Les États-Unis sanctionnent Gustavo Petro, l’accusant d’avoir favorisé l’expansion du trafic de drogue

Les tensions diplomatiques entre Washington et Bogotá atteignent un nouveau sommet.

Vendredi, les États-Unis ont annoncé des sanctions contre le président colombien Gustavo Petro, sa famille et son ministre de l’Intérieur, Armando Benedetti, les accusant d’avoir permis la prolifération du trafic de cocaïne vers le territoire américain.

Ces mesures, prises par l’administration Trump, sont exceptionnelles : elles visent directement un chef d’État en exercice, plaçant Petro aux côtés de dirigeants comme Vladimir Poutine ou Nicolás Maduro.

Le secrétaire au Trésor Scott Bessent a affirmé que la production de cocaïne en Colombie avait atteint son niveau le plus élevé depuis des décennies, accusant Petro de « laisser les cartels prospérer ».

Le président colombien a immédiatement rejeté ces accusations, les qualifiant de « mensonge » sur X (anciennement Twitter), rappelant que son gouvernement avait saisi des quantités record de drogue et ralenti la culture de la coca depuis 2021.

À Bogotá, Petro a dénoncé une « persécution politique » et annoncé avoir engagé un avocat américain pour le défendre. Il a assuré n’avoir « aucun bien aux États-Unis ».

Ces sanctions s’inscrivent dans un contexte de tensions croissantes entre Trump et plusieurs pays d’Amérique latine, alors que Washington multiplie les opérations militaires en mer des Caraïbes contre des navires suspectés de transporter des stupéfiants.

Pour de nombreux observateurs, cette décision pourrait fragiliser la coopération bilatérale en matière de lutte antidrogue et accentuer l’isolement diplomatique de la Colombie, déjà confrontée à une montée de la violence et à l’échec de ses tentatives de paix avec les groupes criminels.