Laurent Saint-Cyr : entre pigeon voyageur et réalités du terrain
- Amitié FM
- il y a 4 heures
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Laurent Saint-Cyr poursuit son marathon diplomatique. Président du Conseil présidentiel de transition (CPT), il multiplie les voyages pour défendre une cause difficile : celle d’une Haïti meurtrie, mais décidée à se relever.
Son récent déplacement au Japon illustre cette diplomatie de terrain, où le symbole compte autant que le discours.
Invité dans le cadre de l’Exposition universelle, Saint-Cyr a choisi de faire de Tokyo une nouvelle escale sur la route du réengagement international d’Haïti. Derrière le protocole des rencontres officielles — audience avec l’empereur Naruhito, entretien avec le premier ministre Shigeru Ishiba, échanges avec la JICA (Agence japonaise de coopération internationale) — se dessine une stratégie : redonner à Haïti une voix crédible sur la scène mondiale.
Le chef du CPT sait que son pays, isolé par des années de crise, ne peut espérer de relance sans un minimum d’appuis extérieurs.
En plaidant pour la coopération, la reconstruction et la solidarité, il tente de convaincre les partenaires asiatiques qu’Haïti mérite encore l’investissement diplomatique et humain.
En s’adressant directement aux décideurs économiques et culturels japonais, le président par intérim veut replacer Haïti sur la carte des nations fréquentables, capables de dialogue et d’avenir.
Mais si le voyageur diplomatique multiplie les gestes d’ouverture, le retour à Port-au-Prince s’annonce autrement plus ardu. Car pendant qu’il s’efforce de soigner l’image du pays à l’étranger, la situation intérieure demeure explosive.
L’insécurité, les divisions politiques et l’attente d’un calendrier électoral crédible minent la confiance des citoyens.
Le « pigeon voyageur » devra bientôt revenir au nid, confronté à la réalité d’une transition qui peine à convaincre.
La crédibilité du Conseil présidentiel ne se mesurera pas aux poignées de main à l’étranger, mais à sa capacité à ramener la sécurité, le consensus, un remaniement ministériel et des élections libres.
Pour Laurent Saint-Cyr, chaque déplacement diplomatique est un pari. Reste à savoir si, une fois revenu sur le sol haïtien, le président du CPT saura transformer l’optimisme diplomatique en réalisme politique.
