Laurent Saint-Cyr : entre optimisme diplomatique et incertitudes politiques

Le président du Conseil présidentiel de transition, Laurent Saint-Cyr, tente de redonner souffle à la diplomatie haïtienne. Son voyage au Japon, marqué par des entretiens avec l’empereur Naruhito et le premier ministre Shigeru Ishiba, illustre une volonté claire : replacer Haïti sur la carte des nations écoutées, malgré le chaos intérieur.

Dans un contexte où la violence gangrène le pays, le chef du CPT fait de la sécurité le pivot de ses plaidoyers. Obtenir un soutien concret pour la force multinationale, relancer la coopération japonaise et préparer de futurs partenariats notamment avec le Qatar sont autant d’efforts destinés à sortir Haïti de l’isolement.

Au-delà de la diplomatie, Saint-Cyr s’emploie à redonner un visage positif à la nation. À Osaka, il a salué la vitalité du pavillon haïtien à l’Exposition universelle, symbole fragile mais réel d’un pays encore capable de séduire. Ce geste culturel, bien que discret, s’inscrit dans un même projet : restaurer la dignité et la crédibilité d’Haïti à l’étranger.

Cependant, cet optimisme diplomatique ne saurait masquer les incertitudes politiques. L’absence d’un calendrier électoral et les hésitations autour d’un éventuel remaniement ministériel témoignent des tensions persistantes au sein de la transition.

Laurent Saint-Cyr prêche la prudence et la concertation. Mais le temps presse. Son pari — rallier les soutiens internationaux avant de rétablir l’ordre interne est audacieux. Reste à savoir s’il tiendra face à l’impatience d’un peuple en quête d’État, de stabilité et d’avenir.

Fritz Laventure