La guerre permanente contre les peuples

Avec La guerre globale contre les peuples, Mathieu Rigouste poursuit son patient travail d’anatomie du pouvoir sécuritaire.

Fruit de deux décennies d’enquête, son livre démontre que la guerre n’est pas une parenthèse, mais une mécanique durable de domination, héritée des empires coloniaux et perfectionnée par les grandes puissances occidentales.

De la bataille d’Alger aux croisades « contre le terrorisme », les doctrines contre-insurrectionnelles ont façonné prisons, polices et complexes militaro-industriels.

Rigouste décrit ainsi une « internationale antisubversive » qui, de la Palestine à l’Amérique latine, a testé sur les peuples des dispositifs de contrôle désormais appliqués aux quartiers populaires.

Mais son récit n’est pas uniquement sombre : il rappelle que ces logiques de toute-puissance se heurtent sans cesse aux résistances sociales.

À l’heure où la néofascisation sécuritaire s’accélère, ce livre se lit comme un avertissement et une invitation urgente à penser les luttes.

Fritz Laventure