L’UE officialise un prêt de 90 milliards pour éviter l’asphyxie militaire de l’Ukraine

Le prêt de 90 milliards d’euros accordé par l’Union européenne constitue un renfort financier majeur pour l’Ukraine, équivalant à près de deux fois son budget militaire annuel. Il vise à stabiliser l’effort de guerre alors que Kiev risquait une rupture de financement dès le printemps 2026.

Après de longues négociations, les Vingt-Sept ont renoncé à utiliser directement les avoirs russes gelés comme garantie, faute d’accord juridique et politique. Le financement repose donc sur un prêt européen classique, potentiellement complété par de futures réparations de guerre.

Ce soutien donne à l’Ukraine une visibilité budgétaire pour 2026 et 2027, dans un contexte de ralentissement de l’aide américaine depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. À lui seul, ce montant représente 75 % du PIB ukrainien et trois fois l’aide militaire européenne fournie sur l’année écoulée.

L’essentiel de ces fonds ne servira pas uniquement à l’achat d’armes, mais aussi à l’entretien du matériel et au paiement des soldats, dont la solde atteint environ 3 000 euros par mois sur le front. Malgré cela, l’armée ukrainienne reste confrontée à un déficit critique de main-d’œuvre, marqué par de lourdes pertes et une hausse des désertions.

La défense antiaérienne demeure un autre point de vulnérabilité, en raison du coût élevé des systèmes occidentaux utilisés contre des drones et missiles russes bon marché. Le prêt européen permet néanmoins à Kiev de renforcer durablement ses capacités militaires, même s’il ne règle ni la crise des effectifs ni les fragilités structurelles du pays en guerre.

Frirtz Laventure