L’ombre de Jovenel Moïse, quatre ans après son assassinat

Quatre ans après l’assassinat barbare de Jovenel Moïse, Haïti sombre toujours plus profondément.

Ce crime, loin d’être élucidé, symbolise l’effondrement national. L’impunité, ce fléau haïtien, triomphe.

Aux États-Unis, des mercenaires ont été condamnés, mais les commanditaires et les réseaux locaux baignent toujours dans l’obscurité.

L’enquête en Haïti, paralysée par les intimidations, l’instabilité judiciaire et l’absence de volonté politique, est au point mort.

Le vide politique béant n’a jamais été comblé.

Des gouvernements intérimaires illégitimes ont précipité la déliquescence totale de l’État. Aucune élection n’a pu être organisée.

Cette paralysie a libéré une crise sécuritaire apocalyptique : les gangs, plus puissants que jamais, règnent sur Port-au-Prince et au-delà, semant terreur, massacres et déplacements massifs.

La police est dépassée, la mission internationale inefficace.

L’effondrement humanitaire s’accélère.

Quatre ans après, l’assassinat de Moïse n’est pas un souvenir, mais une plaie ouverte, symbole d’une descente aux enfers.

Sans lumière sur ce crime, sans justice pour les victimes des gangs, sans transition inclusive menant à des élections, Haïti continuera de sombrer.

Fritz Laventure