Joseph Jouthe met en garde contre une BSAP hors de contrôle

Joseph Jouthe alerte sur une dérive potentiellement explosive liée à l’expansion rapide de la BSAP, qu’il juge opaque et mal encadrée. Il affirme que « personne ne connaît son effectif réel » ni la quantité d’armes détenues, soulignant la dangerosité d’une force dont la direction elle-même reste floue.

L’ancien ministre décrit une unité née pour sécuriser les aires protégées mais devenue un corps tentaculaire, largement au-delà du cadre initial. Il rappelle avoir nommé 67 brigadiers à son arrivée, alors qu’« une centaine de contractuels en attente » évoluaient déjà dans la structure sans suivi précis.

Selon lui, la croissance de cette brigade s’est faite dans une totale absence de contrôle, avec des brigadiers circulant en véhicules neufs, lourdement armés et en uniforme impeccable. Il rapporte avoir alerté l’ancien président après une scène préoccupante mais note que « il n’est jamais revenu sur la question », révélant l’ampleur du laisser-aller institutionnel.

Joseph Jouthe soutient que la BSAP peut avoir une utilité, mais il estime problématique qu’elle « ne soit placée ni sous la tutelle de la PNH ni sous celle des FAD’H ». Il insiste sur la nécessité de réaliser un inventaire complet pour évaluer les effectifs, les armes et les réseaux d’appui, rappelant que tout détenteur d’arme illégale doit répondre devant la loi.

La question de la récupération politique de la BSAP reste vive, avec des décisions successives du gouvernement pour limiter ou réorienter son rôle. Entre l’interdiction de circuler armé en ville en 2024 et la résolution du CPT en 2025 invitant certains de ses membres à appuyer les forces de l’ordre, l’unité demeure au cœur d’un débat national sur la sécurité, l’encadrement et les dérives institutionnelles.

PLR