International Crisis Group alerte sur l’ascension inquiétante de la coalition des gangs en Haïti

Le rapport 110 de l’International Crisis Group dresse un constat alarmant sur la montée en puissance de Viv Ansanm, devenue un acteur politico-militaire central en Haïti.

Issue de la fusion des coalitions G9 et Gpèp, cette alliance des gangs les plus puissants du pays s’est progressivement structurée jusqu’à imposer, en 2024, le siège de Port-au-Prince, paralysant l’État et précipitant la chute du gouvernement d’Ariel Henry.

Aujourd’hui, les gangs contrôlent des routes nationales, des ports stratégiques et des quartiers clés.

Depuis 2022, la violence a fait plus de 16 000 morts et déplacé jusqu’à 1,4 million de personnes. Leur économie criminelle, fondée sur l’extorsion, les enlèvements, la piraterie maritime et le trafic de drogue, génère des dizaines de millions de dollars.

Autrefois liés aux élites, ces groupes s’en émancipent et adoptent un discours populiste pour peser sur la transition politique, réclamant une amnistie générale.

Si l’ONU a validé le déploiement d’une force anti-gangs de 5 500 hommes, Crisis Group avertit : sans contrôle territorial, responsabilité judiciaire, démobilisation graduelle et rupture des liens entre criminalité et élites, la crise haïtienne continuera de s’aggraver.

Fritz Laventure