Haïti s’enfonce dans le chaos : le BINUH alerte sur plus de 1 200 morts en trois mois
- Amitié FM
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Le dernier rapport du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH) dresse un constat d’une gravité exceptionnelle : entre juillet et septembre 2025, 1 247 personnes ont perdu la vie et 710 autres ont été blessées dans des affrontements liés à la montée incontrôlée des violences armées. Ces chiffres traduisent une dégradation continue de la sécurité sur tout le territoire, malgré les efforts annoncés des autorités.
Les données compilées par le BINUH montrent que la majorité des victimes — environ 61 % — sont tombées lors d’opérations menées par la police contre des gangs. Près d’un tiers des morts sont imputables aux groupes criminels eux-mêmes, tandis que 9 % résultent d’actions de groupes d’autodéfense apparus en réaction à l’insécurité. Les combats ont particulièrement ensanglanté la capitale et ses environs, où les forces de l’ordre disent avoir repris plusieurs zones stratégiques comme Delmas 19, Turgeau ou encore la Route de l’Aéroport.
Mais la violence ne se limite plus à Port-au-Prince. Les régions de l’Artibonite et du Centre sont désormais frappées à leur tour, avec des attaques ciblées contre des civils et des déplacements massifs de population. Le rapport onusien évoque aussi des faits inquiétants : usage croissant de drones explosifs ayant causé 39 morts, viols systématiques, traite d’êtres humains et enrôlement forcé d’enfants dans les rangs des groupes armés.
Le BINUH appelle les autorités à réagir avec urgence. Il réclame la poursuite des agents de l’État impliqués dans des exécutions extrajudiciaires 79 cas recensés dont 78 attribués à des policiers et l’accélération du processus de “vetting” au sein de la PNH. Le bureau onusien exhorte également le gouvernement à rendre effectifs les pôles judiciaires nouvellement créés et à établir un programme de désarmement et de réinsertion. Dans un pays où 1,4 million de personnes sont déjà déplacées internes, la communauté internationale est invitée à maintenir son appui, notamment au travers du déploiement de la Force de répression des gangs (FRG) prévue par la résolution 2793 du Conseil de sécurité.

PLR

