Haïti s’effondre dans l’indifférence quasi générale
- Amitié FM

- 6 oct.
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Haïti, berceau de la première révolution d’esclaves triomphante, n’est plus aujourd’hui qu’une plaie béante. Les chiffres parlent d’eux-mêmes et crient l’horreur : près de 90 % de la capitale, Port-au-Prince, est sous le joug de gangs sanguinaires ; plus de 1,3 million de personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers, et les viols sont systématiquement utilisés comme une arme de terreur pour asservir les populations.
Pourtant, face à cette tragédie humaine d’une ampleur cataclysmique, la réponse internationale est d’une indigence coupable : à peine 10 % des besoins humanitaires sont financés. Ce pourcentage est une insulte à la dignité humaine.
Ignorer la crise haïtienne est une erreur stratégique et morale aux conséquences déjà tangibles. L’instabilité haïtienne ne connaît pas de frontières : elle se manifeste par des trafics d’armes qui alimentent l’insécurité dans toute la région, et par des vagues de migrations forcées que les pays voisins ne peuvent absorber seuls.
Chaque jour où la communauté internationale tarde à agir, le vide sécuritaire et politique se creuse, rendant toute future solution plus coûteuse, plus difficile et plus lointaine.
Laisser un pays et son peuple sombrer dans une telle barbarie est un renoncement aux principes fondamentaux de l’humanité.
Il est grand temps qu’un véritable sursaut mondial s’organise. Une mobilisation coordonnée, allant au-delà des déclarations de principe, doit être mise en place. Cette réponse doit combiner une aide humanitaire massive et acheminée sans entrave, un soutien robuste et légitime aux forces de l’ordre haïtiennes, et une pression diplomatique implacable pour couper les flux d’armes et de financements vers les gangs.
La solidarité envers le peuple haïtien est un impératif. Par devoir moral, par responsabilité stratégique, et parce que la stabilité d’Haïti est un enjeu qui concerne la communauté internationale tout entière.
Le monde ne peut se permettre de fermer les yeux plus longtemps.

Fritz Laventure





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