Haïti : Pour une refondation morale et politique

La crise haïtienne n’est plus simplement conjoncturelle : elle est d’une profondeur telle qu’elle met à nu l’effondrement simultané des repères moraux, du leadership politique et des institutions censées protéger la République.

L’échec du Conseil présidentiel de transition, incapable d’offrir une boussole claire ou un cadre d’action cohérent, illustre la faillite d’un système où chacun revendique l’autorité sans jamais assumer la responsabilité.

Dans ce vide de leadership, le pouvoir s’est progressivement trouvé confisqué par des partis et réseaux sans véritable base populaire, davantage préoccupés par la préservation de leurs privilèges que par la reconstruction du pays.

Cette dérive interne a conduit à une marginalisation sévère d’Haïti sur la scène internationale, où ses partenaires ne voient plus un État souverain, mais une entité affaiblie dont les décisions sont souvent dictées par l’urgence, la pression ou la dépendance.

La souveraineté de fait se dissout, remplacée par des arrangements improvisés.

Pour sortir de cette impasse, Haïti doit renouer avec une gestion responsable, adossée à une vision à long terme. Cela exige un leadership courageux, débarrassé du clientélisme, et un engagement citoyen renouvelé qui refuse la normalisation du chaos.

Une nation ne renaît pas par miracle : elle se reconstruit lorsque ses citoyens exigent — et incarnent — l’exemplarité.