Grève au Campus Henry Christophe : les professeurs réclament de meilleures conditions de travail

Le calme habituel du Campus Henry Christophe de Limonade a été rompu par un mouvement de grève lancé par un groupe de professeurs réclamant des conditions de travail acceptables. Depuis plusieurs jours, les activités académiques sont suspendues, plongeant cette entité de l’Université d’État d’Haïti dans une paralysie totale.

Les enseignants dénoncent le retard dans la distribution des cartes de débit promises à l’ensemble des agents publics, un privilège dont ils sont encore exclus. Ils exigent également la réhabilitation urgente du bâtiment principal du campus, aujourd’hui marqué par une détérioration inquiétante qui met en péril la sécurité de la communauté universitaire.

À ces revendications s’ajoutent des doléances d’ordre logistique et social : un service de transport gratuit pour les étudiants, une cafétéria fonctionnelle et un environnement d’étude conforme aux standards d’une institution nationale d’enseignement supérieur. Les grévistes insistent sur le fait que ces demandes ne relèvent pas du luxe, mais d’une nécessité élémentaire pour préserver la qualité de la formation.

Créé en 2012 après le séisme de 2010, le Campus Henry Christophe symbolisait à l’origine la volonté de décentraliser l’enseignement supérieur en Haïti. Treize ans plus tard, il est devenu le théâtre d’un profond malaise institutionnel, révélateur du désintérêt croissant de l’État pour ses universités publiques.

PLR