Haïti, une nouvelle porte d’accès à l’argent : CSH DIREK met la technologie au service de l’inclusion financière
- Jeff Rinvilien
- 5 juin
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 7 jours

Et si un simple téléphone devenait le point d’entrée vers la liberté financière ? C’est le pari que fait CSH DIREK, une jeune entreprise haïtienne qui a lancé le 28 mai 2025 au KARIBE à Pétion-Ville, un système de transaction numérique destiné à rendre les services financiers accessibles à tous, même aux coins les plus reculés du pays.
Dans un pays où l’accès aux institutions bancaires demeure un luxe pour beaucoup, la mise en service de cette plateforme suscite déjà un vif intérêt. C’est dans les jardins feutrés de l’hôtel Karibe que la société a présenté son produit, entourée de représentants de la société civile, d’anciens élus et de membres de la diaspora.
Parmi les invités, on a noté la présence de la ministre des Haïtiens vivant à l’étranger, du maire de Kenscoff, de figures médiatiques et culturelles telles que Michel Joseph et Mackinson Dorilas, ainsi que des partenaires associatifs comme RAMSA.
Mais derrière les projecteurs, le fond du message est clair : CSH DIREK n’est pas une application de plus. C’est un outil conçu pour corriger un déséquilibre historique, celui de l’exclusion d’une majorité de citoyens du système financier formel.
« Ce projet est né de l’urgence », explique Franckel Jeanrisca, PDG de l’entreprise. « Nous avons tous vécu les longues files devant les banques, les pannes de système, le manque de confiance. Il fallait une solution à notre portée. »
Cash Dirèk permet à ses utilisateurs d’envoyer, recevoir ou retirer de l’argent simplement avec leur téléphone, sans passer par une banque. Le système a été pensé pour être intuitif, rapide et fiable des qualités précieuses dans un pays où les coupures d’électricité, le manque d’infrastructures et l’instabilité rendent les opérations traditionnelles pénibles.
Plus qu’un produit, c’est une vision. Et ce n’est pas un hasard si cette vision a été portée, en grande partie, par des Haïtiens vivant à l’étranger. Le projet, mûri depuis 2019, est aujourd’hui un exemple concret de diaspora engagée, désireuse de contribuer au progrès local.
« On parle souvent de changement, mais très peu le mettent en œuvre. Ici, la diaspora n’a pas seulement rêvé : elle a agi », a souligné la ministre J.E. Kathia Verdier lors de son intervention.
Au-delà de la technologie, le cœur du projet reste humain : les petits commerçants, les paysans, les marchandes de rue, ces femmes et ces hommes qui n’ont jamais eu de compte bancaire mais qui gèrent des flux économiques importants au quotidien. Ce sont eux les principaux bénéficiaires.
« Se pa tout moun ki gen kat labank, men tout moun merite gen aksè ak lajan yo san traka », a lancé Jocelyne Jean Louis, de RAMSA. « Nou kwè pwojè sa pral chanje lavi anpil fanmi.
Alors que le pays traverse des crises multiples, CHS Dirèk redonne espoir. En misant sur une technologie simple et adaptée, l’initiative propose une voie concrète vers l’autonomie financière pour des milliers d’Haïtiens laissés à la marge.
Et peut-être, au passage, une nouvelle façon d’imaginer l’avenir économique du pays.

Jeff Rinvilien
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