En mai 2025, Haïti célébrera les 222 ans de son drapeau, symbole d’unité né à Arcahaie en 1803.

Pourtant, les cérémonies officielles fuient à nouveau ce lieu historique, jugé trop dangereux, pour se tenir au Cap-Haïtien, au coût exorbitant de 300 à 400 millions de gourdes.

Ce « choix de décentralisation » masque l’effritement de l’autorité étatique et les contradictions d’un pays en crise.

Arcahaie, comme Gonaïves ou le Pont-Rouge, s’efface des commémorations, révélant l’incapacité de l’État à protéger son patrimoine et à répondre aux urgences sociales : 60 % de la population vit dans la pauvreté, l’insécurité paralyse l’économie, et les services publics s’effondrent.

Les dépenses somptuaires contrastent avec les besoins criants en éducation, santé ou sécurité.

Les rituels collectifs s’éteignent, creusant le fossé entre citoyens et institutions.

La Fête du Drapeau 2025 incarne ainsi un paradoxe : célébrer l’unité nationale tout en laissant ses symboles et son contrat social se déliter.

Fritz Laventure