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Une française potentiellement guérie du VIH grâce à une greffe de moelle osseuse

  • Photo du rédacteur: Amitié FM
    Amitié FM
  • 18 janv.
  • 2 min de lecture

En France, une femme d’une soixantaine d’années pourrait bien être le huitième cas mondial de guérison fonctionnelle du VIH, une première dans l’Hexagone. Suivie depuis 26 ans pour sa séropositivité, cette patiente marseillaise a bénéficié d’une greffe de moelle osseuse en 2020 pour traiter une leucémie myéloïde aiguë, une complication survenue malgré un traitement antirétroviral efficace depuis 2010. Cette greffe, réalisée à l’Institut Paoli-Calmettes, a non seulement permis de combattre sa leucémie, mais a également ouvert la voie à une potentielle guérison du VIH, grâce à une mutation génétique rare du donneur.


Le donneur de moelle osseuse présentait en effet une mutation génétique appelée Delta 32 sur le récepteur CCR5, une particularité qui empêche le virus du VIH de pénétrer dans les cellules. Après la greffe, la patiente a continué son traitement antirétroviral pendant trois ans avant de l’interrompre en octobre 2023. Depuis, des examens approfondis, incluant des tests ultrasensibles de charge virale, des cultures virales et des recherches d’ADN pro-viral, ont tous confirmé l’absence de trace du virus dans son organisme. Ces résultats, obtenus en collaboration avec le Laboratoire de virologie de la Timone, sont porteurs d’un immense espoir.


Ce cas s’inscrit dans une lignée de guérisons fonctionnelles du VIH déjà observées ailleurs dans le monde. Depuis 2009, sept autres patients ont été déclarés guéris après des greffes de moelle osseuse, principalement pour traiter des cancers comme des lymphomes ou des leucémies. Dans six de ces cas, les donneurs étaient également porteurs de la mutation Delta 32. Le premier cas, connu sous le nom de "patient de Berlin", a marqué un tournant en 2009, suivi par d’autres, dont le "patient de Londres" en 2019. Ces succès, bien que rares, démontrent que la mutation CCR5 Delta 32 joue un rôle clé dans la lutte contre le VIH.


Cependant, cette avancée ne signifie pas pour autant la fin du VIH. Les médecins insistent sur le fait que cette méthode n’est pas généralisable à tous les patients. La greffe de moelle osseuse reste un traitement lourd et risqué, réservé à des cas spécifiques, comme ceux associés à des cancers du sang. Néanmoins, ce huitième cas de guérison fonctionnelle offre de nouvelles perspectives pour la recherche, en particulier sur les mécanismes génétiques et immunologiques qui pourraient être exploités pour développer des traitements plus accessibles.


Parallèlement, les chiffres mondiaux sur le VIH montrent des signes encourageants. Selon un rapport de l’Onusida publié en novembre 2023, le nombre de nouvelles infections a atteint son plus bas niveau historique, avec une estimation comprise entre un million et 1,7 million de cas. Cette tendance à la baisse, combinée aux avancées médicales comme celle observée à Marseille, renforce l’espoir d’une éventuelle éradication du virus à long terme.


Bien que cette guérison potentielle ne constitue pas un traitement universel, elle représente une étape majeure dans la lutte contre le VIH. Les recherches se poursuivent à Marseille, en collaboration avec des experts parisiens et internationaux, pour mieux comprendre les mécanismes de cette guérison et explorer de nouvelles voies thérapeutiques. Cette histoire, bien que singulière, rappelle que la science continue de progresser, offrant des lueurs d’espoir dans un combat qui dure depuis plus de quatre décennies.

PLR

 
 
 

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