Frederick Bergmann, ancien propriétaire d'entreprise prospère et père de famille, a été condamné ce mardi à neuf ans de prison par un juge fédéral de Miami. Bergmann, diplômé avec distinction de l'Université de Floride et devenu CPA, avait fondé une entreprise d'imagerie diagnostique et une société de tests en laboratoire. Sa condamnation fait suite à son rôle dans l'expédition de gilets pare-balles à Haïti, un mois avant l'assassinat du président haïtien, Jovenel Moïse.
Connu pour ses dons généreux à des causes caritatives en Haïti, Bergmann a rencontré Christian Emmanuel Sanon, un médecin haïtien. Sanon, aspirant à la présidence haïtienne, avait demandé à Bergmann d'envoyer des gilets pare-balles à son équipe de sécurité. En rendant ce service, Bergmann n’avait pas conscience que ces équipements seraient utilisés par les commandos colombiens impliqués dans l’assassinat de Moïse le 7 juillet 2021.
Les procureurs fédéraux et l'avocat de la défense ont souligné que Bergmann, âgé de 65 ans, ignorait que les gilets seraient utilisés pour le complot meurtrier. Cela explique pourquoi il n'a pas été accusé de complot de meurtre, contrairement à cinq autres accusés qui risquent la prison à vie pour ce délit. Bergmann a plaidé coupable à deux chefs d'accusation moins graves : soutien à une "expédition militaire contre une nation amie" et violation des lois sur l'exportation en faisant passer clandestinement 20 gilets balistiques en Haïti. Il avait falsifié les étiquettes de la cargaison, les décrivant comme "gilets médicaux à rayons X et fournitures scolaires".
Devant le tribunal, Bergmann a exprimé ses regrets, s'excusant auprès du juge, du peuple haïtien et de sa famille pour ce qu'il a appelé une "séquence stupide d'événements" et son "mauvais jugement". "J'aimerais pouvoir revenir en arrière", a-t-il déclaré.
Cinq autres accusés, dont Sanon, seront jugés en janvier prochain pour complot en vue d'assassiner le président haïtien et d'autres chefs d'accusation connexes.
PLR
Radio Amitié 104.7 FM
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