Trente ans après 1995 : quel visage pour le nouveau projet souverainiste du Québec ?

Trente ans jour pour jour après le référendum de 1995, le projet souverainiste cherche toujours son chemin. Mais a-t-il évolué pour séduire une nouvelle génération ?

En 1995, l’argumentaire du Oui, incarné par Jacques Parizeau, était avant tout économique. Il s’agissait de dénoncer les « coûts inutiles » et le « dysfonctionnement » du fédéralisme, en promettant un Québec maître de ses outils de développement.

Aujourd’hui, le paysage a changé. Le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon, reprend l’argument du « gaspillage », mais y ajoute de nouvelles préoccupations : l’environnement, les relations avec les Autochtones et la place du Québec dans le monde.

Un changement majeur s’opère surtout sur la question identitaire.

La « régression démographique des francophones » et la défense du français sont devenues des motivations centrales, teintant le débat sur l’immigration.

Une fracture est visible avec Québec solidaire, qui prône un projet plus « rassembleur ».

Alors que les jeunes réclament une vision inclusive, la mouvance souverainiste doit désormais concilier héritage et nouveaux enjeux pour écrire le chapitre suivant de son histoire.

Fritz Laventure