Transition Politique en Haïti : Fanmi Lavalas constate un dysfonctionnement et exige des réformes

Lors d'une intervention sur Magik9 le mercredi 18 décembre, Joël Édouard Vorbe, membre influent du parti Fanmi Lavalas, a exprimé des critiques sévères envers la gestion de la transition politique en Haïti, tout en soulignant l’urgence de réformes structurelles. Selon lui, pour que la transition réussisse, il est impératif de reprendre le dialogue entre certains secteurs et de garantir une collaboration étroite entre les membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et les acteurs sociopolitiques. "Les conseillers présidentiels hypothèquent quotidiennement l’avenir de la transition", a-t-il déclaré, appelant à une légitimité renforcée des décisions prises dans ce cadre.

Vorbe a également mis en lumière un scandale de corruption impliquant trois conseillers du CPT, à savoir Smith Augustin, Louis Gérald Gilles et Emmanuel Vertilaire, accusés dans une affaire liée à la Banque Nationale de Crédit (BNC). Il a fustigé leur refus de se retirer du Conseil malgré les engagements initiaux pris en cas de saisie judiciaire. Ce comportement, selon Vorbe, fragilise considérablement le CPT, compromettant sa crédibilité auprès des citoyens et des partenaires internationaux. "Le respect des promesses est une condition sine qua non pour restaurer la confiance dans le processus", a-t-il affirmé, tout en appelant à des actions concrètes pour assainir les institutions.

Par ailleurs, des tensions internes semblent émerger au sein de Fanmi Lavalas concernant Leslie Voltaire, le représentant du parti au CPT. Vorbe a reconnu que les engagements entre le parti et Voltaire ne sont pas pleinement respectés, bien qu’il ait tenu à minimiser ces différends. "Il n’y a pas de scission, mais le parti n’est pas en parfaite harmonie avec certaines décisions prises au CPT", a-t-il précisé, soulignant toutefois que des canaux de dialogue demeurent ouverts. Cette situation reflète les défis de coordination auxquels sont confrontés les principaux acteurs politiques dans une transition complexe et fragmentée.

Cette intervention intervient après une réunion décisive entre les parties prenantes de la transition et les éminentes personnalités de la CARICOM, architectes de l’accord du 3 avril 2024. Cet accord, censé jeter les bases d’une refondation politique, semble aujourd’hui menacé par des conflits internes et des scandales. Fanmi Lavalas, par la voix de Vorbe, envoie un message clair : pour sauver la transition, des réformes immédiates et une transparence accrue sont indispensables. Faute de quoi, l’avenir politique d’Haïti pourrait rester prisonnier de ses dysfonctionnements actuels.

PLR