top of page

Scandale corruption à la BNC: Raoul Pierre-Louis conditionne sa comparution à la démission des Conseillers-Présidents inculpés

Photo du rédacteur: Jeff RinvilienJeff Rinvilien

L'ex-président du Conseil d'administration de la Banque Nationale de Crédit (BNC), Raoul Pascal Pierre-Louis, au cœur de l'enquête sur un scandale de corruption portant sur 100 millions de gourdes, a officiellement communiqué ses conditions pour se présenter devant le juge d'instruction en charge du dossier. Dans une correspondance transmise le 13 novembre par ses avocats, il réclame la démission des trois conseillers-présidents impliqués ainsi que des garanties de sécurité pour lui-même et ses proches.


Des accusations qui secouent le Conseil présidentiel


Cette affaire de corruption retentissante a éclaté à la suite des révélations de l'Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), impliquant trois Conseillers Présidents : Smith Augustin, Louis Gérald Gilles et Emmanuel Vertilaire. Selon le rapport d'enquête, ces conseillers avaient exigé la somme de 100 millions de gourdes au Président de la BNN afin de le maintenir à son poste. Raoul Pierre-Louis, cité dans le cadre de cette enquête, nie les accusations portées contre lui et se présente comme un dénonciateur des pratiques corruptives au sein de cette instance gouvernementale.


Une Comparution conditionnée par des garanties


Dans la lettre adressée au juge Benjamin Félisme, Pierre-Louis déclare son intention de collaborer avec la justice, mais uniquement si les trois conseillers concernés renoncent à leurs fonctions. Il souligne que leur maintien en poste compromet l'équité de l'enquête, citant une « situation de conflit d'intérêts manifeste » et une influence politique qui pourrait biaiser le processus judiciaire.


« Exiger que M. Raoul Pierre-Louis se présente sans garanties de sécurité représente une atteinte grave à ses droits fondamentaux, » indique la correspondance signée par son avocat, Me Sonet Saint-Louis. L'ancien président du conseil d’administration de la BNC affirme avoir déjà sollicité une protection officielle auprès du Premier ministre Garry Conille, sans succès, ce qui l'a contraint à quitter temporairement le pays par crainte pour sa vie.


Pierre-Louis rappelle que son statut de dénonciateur devrait lui conférer une protection, en vertu de la Convention des Nations Unies contre la corruption, ratifiée par Haïti en 2007, ainsi que d'autres accords internationaux. Son avocat argue que l'État haïtien manque à son devoir en refusant de garantir la sécurité de son client, ce qui constitue une violation des engagements internationaux en matière de protection des témoins et dénonciateurs.


Le document met en lumière un paradoxe juridique : les conseillers incriminés se prévalent de leur statut au sein du CPT pour échapper aux convocations judiciaires, invoquant des prérogatives réservées aux présidents de la République, bien que leur mandat soit de nature transitoire et non élective. Selon Pierre-Louis, cette attitude entrave le cours normal de la justice et menace l'intégrité de l'enquête.


Il appelle donc le juge d'instruction à prendre des mesures décisives pour faire respecter la loi, en rappelant que « nul n’est au-dessus des règles de droit, pas même les plus hauts représentants de l'État ».

PLR

Radio Amitié 104.7 FM

10 vues0 commentaire

Comments


bottom of page