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Réunion du Conseil de sécurité sur Haïti: aucune annonce particulière, les acteurs internationaux se contentent d'appeler au déploiement rapide de la MMS

Photo du rédacteur: Amitié FMAmitié FM

Très attendue face à la tournure que prend la situation en Haïti depuis la date du 29 février 2024, la réunion du Conseil de Sécurité de l'ONU sur Haïti programmée pour ce lundi 22 avril 2024, n'a pourtant pas permis des avancées particulière pour résoudre la crise en Haïti. Les ambassadeurs des pays qui ont pris part à la rencontre, se sont seulement contentés d'appeler au déploiement rapide de la Mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti.


La réunion du Conseil de sécurité de l'ONU organisée cet après-midi du lundi 22 avril, a été l'occasion de débattre de l'évolution de la situation en Haïti, depuis les derniers évènements qui ont plongé le pays dans un chaos encore plus grave que celui après l'assassinat du président Jovenel Moïse. Cette rencontre fait suite à une autre qui s’est déroulée à porte fermée au cours des semaines passées. À cette réunion d'une importance capitale pour Haïti, est intervenue, en plus de madame Salvador, Représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, plusieurs ambassadeurs des pays tels que la France, la République dominicaine, la Russie , la Chine, les États-Unis, pour ne citer que ces pays.


Comme à chaque réunion de l'ONU sur Haïti, la Représentante spéciale du Secrétaire général en Haïti, madame Salvador Marie Isabel, a présenté un état des lieux de la situation dans le pays, en s'appuyant sur le dernier rapport de la section des droits humains du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti ( BINUH). Ce rapport qui relate une augmentation de plus de 53% de la violence par rapport à 2023, recommande aussi d'accélérer le déploiement de la MMS conformément aux normes et standards en matière de droits de l'homme.


Se référant au récent rapport du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti, la Représentante spéciale du Secrétaire général, a souligné que plus de 2505 victimes de meurtres ou de blessures ont été enregistrées au cours du premier trimestre de 2024. Il s'agit de la période la plus violente depuis au moins début 2022


Madame Salvador a exhorté les parties prenantes haïtiennes à établir le plus rapidement possible les modalités de gouvernance de transition envisagées, avec, ajoute-elle, une participation plus significative des femmes, des jeunes et des minorités aux processus de décision qui définiront l'avenir.


En effet, ce n'est pas seulement la Représentante spéciale du SG de l'ONU qui a appelé à plus de participation des femmes dans la prise de décision pour le pays. Au cours de la réunion du Conseil de Sécurité, des intervenants de plusieurs pays ont souligné l'importance de la présence de femmes dans le Conseil Présidentiel de Transition. Créé par un Décret pris par le Conseil des ministres au courant de ce mois, le Conseil Présidentiel est composé de sept membres et deux observateurs, dont huit hommes et une femme. Cet appel pour une présence des femmes au sein du CPT peut remettre en cause tout le processus déjà enclenché, alors qu'on envisage déjà l'installation de cette Instance qui aura à conduire une nouvelle transition politique.


Insécurité, trafic d'armes et de munitions, entre autres points soulevés

Sur la question de l'insécurité en Haïti, le Représentant de la France, a fait valoir lors de la réunion de ce lundi la nécessité pour que les autorités reprennent la main sur le contrôle du territoire, en protégeant ses infrastructures critiques. Selon lui, " en ciblant les infrastructures stratégiques et les institutions stratégiques et les institutions publiques, c'est l'autorité même de l'État qui est attaquée".


Un autre sujet, le traffic des armes et de munitions, a été également soulevé dans cette réunion. Le ministre des Affaires étrangères de la République dominicaine, Roberto Alvarez, a mis l'emphase dans son intervention sur cette question, soulignant que la République dominicaine ne produit ni n'importe aucune sorte d'armes. Mais, ajoute-il, que la violence et l'insécurité généralisées en Haïti " nous ont obligées à prendre des mesures exceptionnelles pour lutter" contre ce trafic. Il faut dire qu'à plusieurs reprises la République dominicaine a été pointée du doigt dans un rapport d'expert de l'ONU pour n'avoir rien fait pour stopper le trafic d'armes qui transit par son territoire vers Haïti.


Autres interventions, celles de la Chine et de la Russie qui a émis des réserves sur la formation du Conseil Présidentiel. La Chine pour sa part a mis l'accent sur la lutte contre le traffic illicite d'Armes et de munitions, évoquant le groupe d'experts de l'ONU, qui travaille sur les sanctions à envisager contre les responsables de la violence en Haïti.


Tous les intervenants qui ont pris la parole à l'occasion ont dans la grande majorité fait part de leurs inquiétudes par rapport à la gravité de la situation en Haïti, sans toutefois faire de nouvelles annonces qui pourraient peser rapidement sur la crise dans le pays.

Ralph Thierry Cadet

Radio Amitié 104.7 FM

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