ONU: au moins 2505 personnes tuées entre janvier et mars 2024, 438 autres enlevées au cours de la même période en Haïti
- Amitié FM
- 19 avr. 2024
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Au moins 2505 personnes ont été tuées ou blessées entre janvier et mars 2024, indique un récent rapport de l'ONU. Dans ce rapport qui fait état de la situation des droits de la personne en Haïti, l'ONU, à travers le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti, a recensé au moins 438 enlèvements. Les cas sont répertoriés principalement dans deux départements, l'Ouest et l'Artibonite. Ces chiffres témoignent d'une augmentation des crimes commis par les bandits en Haïti. Selon l'ONU, les trois premiers mois de l'année 2024 constituent la période la plus violente depuis 2022.
Les violences qui se sont aggravées à la fin du mois de février 2024 ont visé, outre le secteur privé haïtien, des installations publiques et pas des moindres. Dans le rapport publié ce vendredi, l'ONU a recensé au moins 22 postes de police, commissariats et sous-commissariats, ainsi que d'autres bâtiments de la PNH, saccagés ou pillés par des bandits, soulignant également que 19 officiers de police ont été tués ou blessés, dans les mêmes circonstances.
Par ailleurs, le rapport de l'ONU a mis en lumière d'autres exactions commises par ces malfrats qui ont ciblé cette fois les deux principaux centres carcéraux du pays : le pénitencier national, et la prison de la Croix-des-Bouquets. Selon l'ONU, 4600 détenus se sont évadés depuis les attaques coordonnées de la coalition " Viv ansanm " contre ces infrastructures pénitentiaires.
Un coup d'oeil sur la violence exercée par ces gangs sur les femmes, et les plus jeunes ( filles et garçons), révèle l'envergure de la crise en Haïti. En effet, les gangs ont recours à la violence sexuelle, dit l'ONU, pour attaquer les résidents des quartiers rivaux, ils recrutent et utilisent des enfants pour commettre des activités criminelles.
Toujours dans le rapport, l'ONU a indiqué que 141 personnes ont trouvé la mort au cours des trois derniers mois. Ces personnes accusées d'être des bandits ou proches de bandits ont été tuées par des groupes d'autodéfenses constitués pour faire face aux gangs dans les quartiers de Port-au-Prince, dans le cadre du mouvement " Bwa kale", une forme de justice populaire que bon nombre d'acteurs et surtout d'organismes de droits humains ont critiqué, dénonçant son caractère illégal et criminel.

Ralph Thierry Cadet
Radio Amitié 104.7 FM
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