La transition politique en Haïti est dans une situation critique, selon Me André Michel, signataire de l'accord du 21 décembre et porte-parole du Secteur Démocratique et Populaire. Il dénonce notamment le scandale de corruption à la Banque Nationale de Crédit (BNC), impliquant trois membres du CPT, qu'il considère comme un obstacle majeur au bon déroulement du processus de transition. Me Michel dénonce également une déconnexion entre la majorité des membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et les secteurs qui les avaient désignés, ce qui, selon lui, fragilise la légitimité et la crédibilité de l’ensemble du dispositif.
Pour Me Michel, le processus de transition, tel qu'il avait été instauré lors du sommet international en Jamaïque le 11 mars 2024, s'éloigne de l’esprit initial du consensus. Il souligne que la gestion actuelle de cette transition semble se concentrée entre les mains d’un clan politique, une situation qu’il juge contraire aux principes d’inclusivité et de concertation. Cette dérive, selon lui, menace non seulement l’objectif de stabilisation nationale, mais également les chances de réussite de cette phase cruciale pour le pays.
Face à cette impasse, Me Michel appelle à une révision profonde du cadre de la transition. Il demande au Groupe de Personnalités Eminentes (GPE) de la CARICOM, chargé de la médiation et du suivi du processus, d’assumer pleinement ses responsabilités pour redresser la situation. Pour lui, seule une reconfiguration du CPT, accompagnée de la formation d’un gouvernement de sauvetage national doté de missions spécifiques, pourrait permettre de restaurer la confiance et de remettre le pays sur la voie de la stabilité.
Me Michel insiste sur l’urgence d’un dialogue national et d’une concertation élargie pour rétablir l’esprit du consensus de mars 2024. Il rappelle que la transition ne peut réussir sans une approche collective et transparente, loin des intérêts partisans. Selon lui, il est impératif de replacer les objectifs nationaux au centre des priorités pour sortir le pays de l’impasse actuelle.
PLR
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