Lors du 75e Sommet du Commonwealth au Samoa, la déclaration finale a inclus pour la première fois la question des réparations pour l’esclavage et la colonisation. Parmi les 56 membres de l’organisation, 55 nations, à l’exception notable de la Grande-Bretagne, ont appelé à reconnaître les crimes de l'esclavage et à initier un dialogue sur les réparations. Ce sujet sensible a quand même uni les pays du Commonwealth ayant un passé commun de colonisation et d'exploitation.
La déclaration finale des États membres affirme que l'esclavage et la Traite négrière sont des crimes contre l'humanité, insistant sur l'urgence de discussions sur une justice réparatrice. Plusieurs dirigeants ont exprimé leur désir de voir des mesures concrètes, comme l'amélioration des systèmes éducatifs et l'annulation des dettes, pour compenser les séquelles laissées par la colonisation. Certains parlementaires britanniques, comme Diane Abbott et Clive Lewis, ont également soutenu l'ouverture de ces discussions.
Cependant, le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a exprimé le refus du Royaume-Uni de s'engager dans ce débat, privilégiant l'idée de "regarder vers l'avenir" sans revenir sur les pages sombres de l'histoire. Le roi Charles III a adopté une position similaire, bien qu’il ait reconnu les "aspects douloureux" du passé colonial. Cette résistance du gouvernement britannique a ravivé les tensions entre Londres et les autres membres du Commonwealth.
Au Royaume-Uni même, la position de Starmer a suscité des critiques, certains députés l'accusant d'avoir une "mentalité colonialiste". Clive Lewis, en particulier, a condamné l'approche de Starmer, affirmant que cette attitude alimentait la frustration de nombreux pays membres, en particulier ceux qui ont subi directement les effets de la colonisation britannique.
Alors que le Commonwealth cherche à promouvoir des valeurs d’équité et de coopération, cette question des réparations est devenue un défi pour l'organisation. Beaucoup de membres espèrent que le prochain sommet, prévu en 2026 à Antigua-et-Barbuda, permettra des avancées significatives vers une reconnaissance des injustices historiques, posant ainsi les bases d'une relation plus équitable entre le Royaume-Uni et ses anciennes colonies.
PLR
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