
La Primature a récemment publié une lettre circulaire no 003, datée du 13 janvier 2025, adressée aux ministres pour dénoncer des recrutements et mouvements de personnel non autorisés au sein de l’administration publique. Ces pratiques, observées dans les services centraux et territoriaux des ministères, ainsi que dans les services techniquement déconcentrés, violent les dispositions de l’article 160 de la Constitution haïtienne. La circulaire rappelle que de tels agissements, effectués sans l’aval de la Primature, ne seront pas reconnus par l’État et n’auront aucun suivi administratif.
Cette décision s’inscrit dans le cadre des mesures de redressement de l’administration publique et de lutte contre la corruption, énoncées dans la circulaire no 001 du 25 juin 2024. Celle-ci précise les modalités de recrutement des agents publics et les règles encadrant les mouvements de personnel. La Primature souligne que tout changement de poste, remplacement ou mouvement de personnel ayant des incidences budgétaires doit impérativement respecter le cadre légal établi. Dans le cas contraire, ces actions seront considérées comme nulles et non avenues.
Le Ministère de l’Économie et des Finances et l’Office de Management et des Ressources Humaines ont été explicitement chargés de veiller au strict respect de ces directives. Leur mission consiste à garantir que les recrutements et les mutations de personnel se déroulent dans le respect des procédures légales, afin d’éviter les dépenses budgétaires injustifiées et les abus. Cette mesure vise à renforcer la transparence et à rétablir la confiance dans la gestion des ressources humaines de l’État.
Ces dysfonctionnements ne sont pas nouveaux. Selon des rapports internationaux, l’administration haïtienne compte environ 50 000 employés, mais près de 30 % d’entre eux seraient régulièrement absents de leur poste sans justification. Ces pratiques, combinées aux recrutements non autorisés, affaiblissent l’efficacité des services publics et alimentent la corruption. La circulaire no 003 apparaît donc comme une réponse urgente pour endiguer ces dérives et moderniser la fonction publique.
La Primature montre une ferme détermination à assainir l’administration publique. Cependant, la réussite de ces réformes dépendra de la capacité des institutions concernées à appliquer strictement les directives, ainsi que de la volonté politique de lutter contre les pratiques clientélistes. Pour les citoyens haïtiens, ces mesures représentent un espoir de voir une administration plus transparente et efficace, capable de répondre à leurs besoins et de contribuer au développement du pays.

PLR
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