En dépit de certains désaccords¸ la population haïtienne et la police nationale d’Haïti sont appelées à collaborer ensemble.
La police nationale d’Haïti est la seule force légale en activité dans le pays¸ même si de fait il y a un embryon de l’armée qui a été reconstitué.
Aussi imparfaite que soit la Police c’est elle qui est chargée de sécuriser¸ de ‘’protéger et servir’’ la population. Une population¸ ou du moins une partie d’entre elle qui est aujourd’hui montée au créneau pour critiquer des agissements de certains policiers.
En effet, ces derniers jours bon nombre de personnes se font le devoir de critiquer et de condamner le comportement de plusieurs agents de la police¸ notamment en rapport aux récentes manifestations publiques organisées au tout début du mois. Ils dénoncent de plus en plus les brutalités policières, qu'ils estiment contraires à l'éthique de la fonction de police.
Par ailleurs¸ des reproches sont aussi adressés à des policiers haïtiens pour usage abusif de gaz lacrymogènes lors des manifestations. Un journaliste¸ Jean Marc Jean ¸ a perdu son œil gauche le jeudi 8 février dernier¸ après avoir été atteint d’une bonbonne de gaz lacrymogène ¸ alors qu’il couvrait une manifestation à Delmas. Face à toutes ces critiques, le j’ai Commandement de la police, à travers le porte-parole de l'institution, a tenté tant bien que mal de calmer les nerfs, sans grands résultats. De l’Inspection générale de la PNH, on exige des corrections, des changements de comportement de certains policiers, par l'adoption de mesures punitives contre les fautifs.
L’assassinat le mercredi 14 février 2024 du policier Swat Lector Roobens, à la rue Oswald Durand¸ non loin du stade Silvio Cator¸ vient remettre en question les liens tissés de longue date entre l’institution policière et le peuple haïtien. Sur internet¸ en dépit de l’assassinat crapuleux de ce jeune policier issu de la 31e promotion de la PNH¸ cela n’a pas empêché certaines personnes¸ pour montrer leur colère¸ de souiller sa mémoire ¸ et de proférer toutes sortes d’injures à son encontre.
Intervenant sur les ondes de radio Caraïbes ce vendredi, le syndicaliste Gary Jean Baptiste, porte-parole du SPNH-17¸ a dénoncé l’utilisation excessive de la force lors des manifestations, tout en appelant les policiers à ne pas se laisser influencer dans leur travail. Gary Jean Baptiste a appelé d'un autre côté les policiers à rester professionnel, rappelant les mauvais comportements de certains membres des FAD'H, aujourd’hui démobilisées.
Tout compte fait¸ la police nationale d'Haïti doit tout faire pour envoyer une image positive afin de ne pas donner l’impression que l'institution s'écarte de sa mission qui est de protéger et servir, alors qu'en même temps on s’accorde aussi sur le fait que la population a le devoir de coopérer et d'être solidaire de sa force de police.
En dépit des incompréhensions de part et d'autre, il est essentiel de rappeler l'obligation pour la population et la police de maintenir de bonnes relations pour le bon fonctionnement de la société, à un moment où le pays est confronté à une violence sans précédent des gangs armés.
Ralph Thierry Cadet
Radio Amitié 104.7 FM
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