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La Jeunesse représente 42,8% des membres du Gouvernement-Conille; Un signe d’un leadership innovant

En général, on profite de l’occasion de la journée internationale de la jeunesse pour aborder à grande échelle la problématique de la jeunesse et du coup, encourager des actions en faveur des jeunes dans ces différents domaines : l’éducation, le sous-emploi, l’intégration sociale, la crise des valeurs, la consommation des produits illicites, le harcèlement sexuel, la délinquance juvénile entre autres. Dans la démarche suivante, une décision politique vient de provoquer le besoin d’anticiper la célébration de la journée mondiale du 12 août, cette date qui a été entérinée lors de la cinquante-quatrième (54ème) session de l'Assemblée générale par l'adoption de la résolution A/RES/54/120, en vue d’attirer l’attention de l’opinion publique sur un fait marquant. En effet, le nouveau Gouvernent haïtien, qui vient tout juste d’être installé, est composé d’environ 6 jeunes sur 14 membres. Autrement dit, les jeunes du nouveau Cabinet ministériel représentent 42,8% des membres. C’est un fait inédit de toute l’histoire de l’administration publique d’Haïti. Cette nouvelle dynamique traduit clairement la participation effective de la jeunesse au timon des affaires tel que beaucoup de jeunes leaders le revendiquaient légitimement dans le passé.


Depuis la nuit des temps, la jeunesse a toujours été la force motrice de la société. Elle constitue un vecteur de changement social. Théoriquement, la notion de la jeunesse, représentant plus de 18 % de la population mondiale soit 1,2 milliard de personnes, apparait pratiquement après la deuxième guerre mondiale. Au fil du temps, on a attribué plusieurs définitions à cette catégorie sociale ; Si pour l’UNESCO, les jeunes sont toutes personnes âgées de 15 à 24 ans ; pour des Sociologues, la jeunesse est une classe d’âge homogène avec sa culture, ses mythes et ses rites. En ce sens, Bourdieu en particulier la définit comme des mécanismes de classement, de déclassement, et de reclassement. Cela dit qu’il n’y a pas une définition universelle du concept de jeunesse. En réalité, elle varie suivant l’espace et le temps qu’elle évolue. Selon l’Institut National des Statistiques, la population nigérienne est estimée, en 2022, à plus de 25 millions d’habitants dont plus d’un tiers (1/3) de la population totale est dans la tranche d’âge de 15-35 ans. En Chine, le groupe d’âge entre 15-54 ans est considéré comme « âge actif ou âge d’entrée en activité ». En Haïti, la jeunesse est, d’un côté, perçue comme un groupe d’âge allant de 15-44 ans et d’un autre côté, elle est observée sur la base ’’d’un état d’esprit et de physionomie’’ suivant des approches relevant de l’anthropologie et de la psychologie cognitive. Ces quelques données révèlent l’aspect relatif du thème de jeunesse. Nonobstant, la jeunesse représente la majorité de la population haïtienne (54% selon l’UNICEF). Ce profil démographique fait d’Haïti l’un des pays le plus jeune du monde.


Par ailleurs, la jeunesse haïtienne est la catégorie qui subit le plus les effets d’instabilité socio-politique chronique que connait Haïti. De l’inégalité sociale à la marginalité, les jeunes Haïtiens sont confrontés à des défis monumentaux qui menacent leur avenir. En effet, La crise multidimensionnelle, que connait Haïti actuellement, est conjuguée particulièrement par des figures de jeunes. Les gangs armés, qui contrôlent présentement plus de 80% du territoire de la capitale, sont des jeunes voire adolescents, dans le meilleur des cas, manipulés par des fauteurs de trouble. Parallèlement, il y a d’autres jeunes qui se battent constamment pour la stabilité et l’émergence sociale. D’une manière ou d’une autre, la jeunesse représente une catégorie flexible-sensible dans la dynamique sociale haïtienne. Sur ces entrefaites, le nouveau Premier Ministre Dr. Gary Conille, dans sa qualité de haut fonctionnaire expérimenté de l’ONU, a intelligemment mis sur pied un Gouvernement où la jeunesse est valablement représentée. C’est une action politique sans précédent. Car, la bataille pour l’intégration des jeunes dans la sphère publique a toujours été sans succès. On dirait que l’Administration CPT-Conille semble vouloir écrire une belle page d’histoire. Non seulement, les acteurs politiques ont su faire un dépassement en mettant leurs différends de côté afin de trouver un accord politique entre eux (ce qui n’est pas monnaie courante dans notre histoire de peuple) mais également, ils ont créé un Gouvernement très représentatif (Les femmes y représentent 30%), un choix innovant et prometteur. Tout y est pour faire jeter les bases de la croissance économique à travers l’opérationnalisation des politiques publiques bien définies.


Un pays appauvri comme Haïti ne peut se permettre le luxe de renouveler le système gérontocrate qui représente un handicap majeur au développement du pays. Aujourd’hui, les jeunes constituent un facteur déterminant pour la modernisation des institutions publiques et le progrès technique. Bien avant cette ère, les États Membres des Nations Unies avaient déjà reconnu cela en 1965, lors de l’adoption de la Déclaration concernant la promotion des jeunes. Deux décennies plus tard, l'Assemblée générale des Nations Unies avait décidé de désigner ’’1985’’ comme l’année internationale de la jeunesse. Cette célébration a permis de mettre l’accent sur le rôle vital que jouent les jeunes à travers le monde et d’axer l’attention de la communauté internationale sur leur potentiel, notamment en tant qu’acteurs du développement. En décembre 1999, par sa résolution 54/120, l’Assemblée générale des Nations Unies a approuvé la recommandation de la Conférence mondiale des ministres responsables de la jeunesse (Lisbonne, 8-12 août 1998) visant à faire du 12 août la Journée internationale de la jeunesse.


L’implication de la jeunesse à travers des postes de décision est essentielle pour construire un avenir prospère et démocratique en Haïti. A ce titre, le dynamisme et l'action des jeunes sont indispensables pour façonner un avenir meilleur. L'intégration de la jeunesse dans le Gouvernement Conille va apporter, à coup sûr, une nouvelle énergie et une nouvelle perspective aux défis complexes auxquels notre pays est confronté. Au-delà du traditionnel conflit intergénérationnel qui a surtout généré que de l’exclusion sociale, il est impératif de capitaliser sur une démarche favorisant la cohésion sociale. Par-dessus tout, le principe de la méritocratie, du professionnalisme et de l’intégrité doivent demeurer la condition sinequanon permettant la participation de la jeunesse dans les affaires politiques et publiques. A cet effet, les jeunes cadres haïtiens ont l’obligation de faire preuve de maturité et de responsabilité. Car, l’administration CPT-Conille leur offre l’opportunité d'agir et de se prouver davantage.

Lauture Jacques

Sociologue

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