L’art en résistance face à la violence dans les quartiers créatifs de Port-au-Prince

Un état des lieux inédit, mené par le Centre d’Art avec le soutien de l’OEA, du Canada et de la Fondation Panaméricaine, révèle l’impact dévastateur de l’insécurité sur les communautés artistiques de Noailles, Grand-Rue, Carrefour-Feuilles et Belair.

Autrefois bastions de la création haïtienne (fer découpé à Noailles, mouvement Atis Rezistans à Grand-Rue), ces quartiers sont aujourd’hui paralysés par la violence des gangs.

Selon l’étude réalisée auprès de 200 artistes et artisans, 87% signalent des pertes d’ateliers, d’outils ou de revenus.

Les femmes, représentant seulement 12,6% des créateurs recensés, font face à des obstacles accrus.

Les besoins urgents exprimés sont unanimes : soutien financier (75%), accès à des espaces sécurisés (68%) et formation professionnelle (62%).

Le projet « Ann kwape tout fòm vyolans avèk lakilti »(Combattre la violence par la culture) propose des solutions concrètes : résidences créatives protégées, circuits de vente alternatifs (numériques et mobiles), et mentorat pour renforcer l’autonomie.

En point d’orgue, une exposition restituera les œuvres nées de ce combat, symbole de résilience pour des communautés où l’art reste un rempart contre l’effondrement.

Fritz Laventure