Ce mardi 13 août 2024, la Ministre de l’Économie et des Finances, Kethleen Florestal, et le Gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH), Gabriel Ronald, ont présidé la cérémonie d’installation des nouveaux membres du Conseil de gestion de la Banque Nationale de Crédit (BNC). Cet événement marque un tournant crucial pour l’institution bancaire, troisième plus grande du pays, actuellement secouée par un scandale de corruption.
Le nouveau Conseil de gestion, composé de Pierre André Agélus, Pascale Valembrun Désinor, et Evens Jérôme, a été officiellement installé en présence de plusieurs personnalités clés, dont les membres du Conseil d’Administration de la BRH, Pierre Alès Bazile, membre sortant du Conseil de la BNC, ainsi que divers cadres de la haute direction de la BNC et de la BRH. Ce nouveau leadership a pour mission de renforcer la qualité du portefeuille de la BNC, d’implémenter des outils de contrôle rigoureux, et d’assurer une gestion stricte des risques pour garantir la stabilité de l’institution.
Cette installation intervient quelques jours après la destitution de Raoul Pascal Pierre-Louis, ancien Président du Conseil d’Administration de la BNC, par décision du gouvernement haïtien. Cette décision, signée par le Premier ministre Garry Conille, faisait suite à un scandale de corruption impliquant trois conseillers présidentiels : Louis Gérald Gilles, Smith Augustin, et Emmanuel Vertilaire. Pierre-Louis avait dénoncé une tentative d’extorsion de 100 millions de gourdes par ces conseillers, accusations qui ont jeté un trouble profond sur l’intégrité des institutions publiques.
Malgré ces graves accusations, les conseillers incriminés ont reçu un soutien massif de leurs partis politiques respectifs. Pitit Dessalines, parti d’Emmanuel Vertilaire, a exigé des preuves juridiquement valables pour corroborer les allégations de Pierre-Louis, tout en défendant l’honneur de leur membre. De son côté, le parti Engagés pour le Développement (EDE) a soutenu Smith Augustin, invoquant le respect de la présomption d’innocence et l’importance d’une justice indépendante.
En réponse à ce scandale, la société civile, notamment l'Initiative de la Société Civile (ISC), a appelé à des mesures immédiates pour restaurer la confiance dans les institutions publiques. L’ISC a exigé la démission des conseillers impliqués et une enquête transparente pour faire toute la lumière sur ces allégations, soulignant l’urgence de renforcer l’intégrité des institutions étatiques dans ce contexte difficile.
PLR
Radio Amitié 104.7 FM
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