Haïti plongée dans le chaos : l’ONU alerte sur une situation hors de contrôle
- Amitié FM
- 13 mars
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De retour d’une mission en Haïti, William O’Neill, expert des Nations Unies sur les droits de l’homme, dresse un constat alarmant. « La souffrance imprègne toutes les couches sociales, en particulier les plus vulnérables », a-t-il déclaré en conférence de presse à New York. Malgré les efforts des forces de l’ordre, le risque que la capitale tombe sous le contrôle total des gangs reste élevé. Ces groupes armés, en pleine expansion, sèment la terreur en toute impunité, détruisant écoles, hôpitaux et lieux de culte.
Les témoignages recueillis illustrent l’ampleur du drame. L, une adolescente de 16 ans, raconte comment des hommes armés ont tué son père sous ses yeux après l’avoir violée avec sa belle-mère. « La douleur est atroce. Parfois, je l’oublie ; puis, elle revient. La nuit, je crie », confie-t-elle. L., 12 ans, recruté de force par un gang et aujourd’hui incarcéré, rêve d’un autre avenir : « Je ne veux plus de bandits dans mon pays. Plus tard, je serai pilote. » Ces récits traduisent la brutalité d’un quotidien marqué par la violence et l’absence de protection.
Les conséquences humanitaires sont désastreuses. Plus d’un million de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays, et la situation se dégrade chaque jour. « Dans les camps de fortune, la faim et la violence sexuelle sont monnaie courante », souligne l’expert onusien. Le manque de ressources pour secourir les victimes aggrave la crise, poussant certains Haïtiens à des actes de désespoir, comme ces étudiants ayant violemment chassé des déplacés qui occupaient leur école.
Face à cette catastrophe, O’Neill appelle à une réponse immédiate. Il exhorte les autorités haïtiennes à placer la lutte contre l’impunité et la corruption au cœur de leurs priorités, rappelant que « la sécurité, la primauté de la justice et la survie de l’État » sont en jeu. La répression des gangs doit, selon lui, s’inscrire dans le respect strict des droits humains, notamment du droit à la vie.
La communauté internationale est également interpellée. « Il n’y a pas un jour à perdre », insiste O’Neill, demandant l’application effective des sanctions, un embargo sur les armes et un soutien accru aux forces de sécurité haïtiennes. Pour lui, l’inaction n’est pas une option : « C’est la survie d’Haïti qui est en jeu. »

PLR
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