A peine déporté en Haïti, Guy Philippe, l'ancien commissaire de Police qui a conduit la rébellion en 2004 ayant renversé le président Jean Bertrand Aristide et qui vient tout juste de purger une peine de prison de 7 ans aux États-Unis d'Amérique pour trafic de drogue, blanchiment d’argent, entre autres, recommence à faire parler de lui.
Arrivé en Haïti comme un délinquant, l'ancien sénateur élu de la Grand’Anse veut se faire passer - avec l'appui de certains hommes n'ayant peut-être pas le sens de l'histoire - comme l'ultime révolutionnaire qui détient la formule magique capable de sortir le pays du marasme socio-politique dans lequel il patauge depuis des lustres. Alors que, ce qui semble échapper au "pseudo" révolutionnaire, c'est que la réalité actuelle du pays émane en grande partie des actions qu'il avait lui-même posées il y a vingt ans de cela.
L'homme de 90 jours
Le Premier janvier dernier, Guy Philippe est arrivée aux Gonaïves pour annoncer la révolution dite salvatrice. Chimère ? Utopie ? Bref... Son arrivée, attendue comme celle de Jésus Christ à Nazareth, a été encadrée par des agents de la Brigade de sécurité des Aires protégées (BSAP) placée sous la tutelle du directeur général de l'ANAP, Monsieur Jeantel Joseph.
Dans ses élucubrations démonstratives, Guy Philippe contre lequel une plainte vient d'être renouvelée par une organisation paysanne de Fort-Liberté réclamant la mise en mouvement de l'action publique contre lui pour des faits de violence et d'incendie et voies de fait qui remontent à 2004, s'est permis d'exiger la démission sans condition du Premier ministre Ariel Henry sous réserve de l'expulser en cas de refus.
En tournée dans le Nord pour mobiliser le soutien de la population pour sa révolution, lors de son escale au Cap-Haïtien, Guy Philippe a promis de résoudre le problème des gangs en Haïti dans un délai de 90 jours « Je l'ai dit et je le redis : en 90 jours, je peux résoudre ce problème que je vois dans la rue […] »
Pour l'histoire et pour l'avenir
Les exactions de Guy Phillippe en 2004 sont récentes. Pas plus de 20 ans. En dépit des pertes en vies humaines, les dégâts matériels (incendie de commissariat), cela n'empêche pas qu'il ait des disciples... Pour quelle finalité ? Les mêmes que l'après 2004 ?
En tout cas, certains observateurs pensent que ceux qui soutiennent Guy Philippe aujourd'hui ont la mémoire courte et sont dépourvus de tout sens de l'histoire. "Un homme condamné pour drogue et blanchiment d’argent ne peut prétendre prêcher l'évangile de la révolution à personne. Il ne peut non plus prétendre s'ériger en sauveur pour un pays comme Haïti qui a plus que jamais besoin de sérénité et de sécurité en vue de permettre à ce que les élections se réalisent pour que d'autres leaders légitimes émergent et puissent définir dans l'unité un plan de sauvetage pour la nation ".
PLR
Radio Amitié 104.7FM
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