Le 23 septembre 2024, en marge de la session de l’Assemblée générale des Nations unies, s'est tenue une réunion essentielle codirigée par les Premiers ministres Garry Conille d’Haïti et Justin Trudeau du Canada. Cet événement, organisé par le Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC), a réuni des dirigeants mondiaux pour aborder la situation en Haïti, au bord du gouffre en raison de la montée des violences des gangs armés et des bouleversements politiques.
Lors de la réunion, le Premier ministre d’Haïti, Garry Conille, a prononcé un discours détaillant la situation critique du pays et les efforts entrepris pour y remédier. Il a commencé par rappeler l’importance historique d’Haïti, la première république noire à avoir arraché son indépendance, tout en soulignant que, malgré les graves menaces auxquelles elle fait face aujourd’hui, Haïti « se tient debout ».
Conille a ensuite fait un bilan des cent premiers jours de son gouvernement, mettant en avant les actions concrètes entreprises pour restaurer la sécurité et la stabilité. Il a mentionné les opérations ciblées menées par les forces de police haïtiennes, appuyées par la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS), pour reprendre le contrôle des zones gangrénées par les groupes armés. Ces gangs, a-t-il expliqué, ne sont pas de simples criminels désorganisés, mais de véritables groupes armés bien équipés, avec des ramifications transnationales, transformant parfois la situation en une véritable guerre urbaine.
Le Premier ministre a également souligné que la crise haïtienne avait été largement sous-estimée, affectant non seulement la sécurité, mais aussi les secteurs humanitaire, social et économique. Il a mis en avant la situation désastreuse des infrastructures de santé, où plus de 70 % des installations à Port-au-Prince sont hors d’usage, ainsi que l’effondrement du système éducatif et le manque d’accès à l’eau potable et à la nourriture pour une grande partie de la population.
Dr. Conille a lancé un appel urgent à la communauté internationale pour une aide accrue, affirmant que la crise ne pourrait être surmontée sans un soutien significatif en termes de ressources financières et de logistique. Il a aussi insisté sur l’importance de la lutte contre la corruption, un fléau qui mine les institutions haïtiennes. Des mesures fermes ont déjà été prises par son gouvernement, avec l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) qui a transféré plusieurs dossiers devant les tribunaux.
Enfin, le Premier ministre a réitéré son engagement à reconstruire un État plus fort et à préparer les élections de 2025, un processus qu'il juge indispensable pour rétablir l’ordre constitutionnel en Haïti. Il a conclu son discours en exhortant la communauté internationale à intensifier son soutien pour éviter que la crise ne plonge la région tout entière dans une instabilité encore plus grande.
Garry Conille et son homologue jamaïcain, Andrew Holness ont discuté du renforcement de la MMSS
En prélude à cette rencontre, le Premier ministre haïtien, Garry Conille, a discuté la veille avec son homologue jamaïcain, Andrew Holness, à New York pour discuter de la sécurité en Haïti. Les échanges ont porté sur le déploiement imminent de policiers jamaïcains au sein de la force multinationale et le soutien en équipements que la Jamaïque prévoit d’apporter pour lutter contre l’insécurité.
Dr. Conille a également présenté les priorités de son gouvernement, notamment en matière de sécurité et d’organisation des élections. La Jamaïque a déjà envoyé un premier contingent de vingt militaires et quatre policiers, et d’autres renforts devraient arriver prochainement pour soutenir la mission de sécurité en Haïti.
PLR
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