L'organisation Ensemble Contre la Corruption (ECC) a adressé une requête formelle à Hans Jacques Ludwig Joseph, Directeur général de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), pour demander l’ouverture d’une enquête sur les biens accumulés par l’ancien président haïtien Michel Joseph Martelly, ainsi que par des membres de sa famille ayant occupé des postes publics. Cette demande fait suite aux récentes sanctions imposées par le Bureau de Contrôle des Actifs Étrangers (OFAC) du Département du Trésor des États-Unis, qui accusent Martelly d’implication dans le trafic international de drogues.
Dans une correspondance datée du 2 septembre, l’ECC souligne que l’ancien président, ainsi que sa conjointe et son fils, auraient pu profiter de leurs fonctions pour accumuler illégalement des richesses. L’ECC exige que l’ULCC enquête sur les biens meubles et immeubles que cette famille aurait acquis durant et après la présidence de Martelly, entre 2011 et 2016.
Des sanctions internationales à la suite des accusations graves
Les sanctions américaines, annoncées le 20 août 2024, marquent un tournant décisif dans la gestion de l’héritage politique de Michel Martelly. Le gouvernement américain l’accuse de faciliter le trafic de drogues, en particulier de la cocaïne, vers les États-Unis. Selon Bradley T. Smith, sous-secrétaire américain par intérim au Terrorisme et au Renseignement financier, Martelly et d’autres officiels corrompus ont contribué à la crise actuelle en Haïti, en créant un environnement de violence et d’insécurité, marqué par des liens étroits avec des gangs armés.
Les États-Unis ont gelé tous les avoirs de Michel Martelly sur leur territoire, interdisant à toute personne ou entreprise américaine d’effectuer des transactions avec lui. De plus, l’ancien chef d’État est désormais interdit d’entrée sur le territoire américain, lui qui passait une grande partie de son temps entre la République Dominicaine et Miami, en Floride.
Les liens avec les gangs et le trafic de drogues
L’administration américaine a particulièrement pointé du doigt les liens de Martelly avec les gangs armés qui sévissent en Haïti. Ces gangs, accusés de meurtres, d’enlèvements et de viols, contrôlent une grande partie de la capitale Port-au-Prince et des principales voies de communication du pays. L’ancien président est soupçonné d’avoir utilisé son influence pour soutenir ces groupes, tout en facilitant le trafic de drogues.
Les États-Unis ne sont pas les seuls à prendre des mesures contre Martelly. En 2022, le Canada avait déjà imposé des sanctions similaires à l'encontre de l'ex-président, le désignant également pour son implication dans des activités illicites, une décision saluée à l’époque par Washington.
Un appel à la justice en Haïti
Face à ces accusations internationales et au gel des avoirs de Martelly, l’ECC appelle les autorités haïtiennes à agir avec diligence. L'organisation insiste sur la nécessité de mener des investigations sérieuses sur l’origine des richesses de l’ancien président et de ses proches. Pour l’ECC, il est impératif de déterminer si ces biens ont été acquis de manière frauduleuse, dans un contexte où Martelly et sa famille ont bénéficié de positions privilégiées au sein de l’État haïtien.
PLR
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