En Haïti, la journée Internationale des Migrants célébrée dans un contexte de crise humanitaire sans précédent
- Amitié FM
- 18 déc. 2024
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Ce 18 décembre 2024, la Journée internationale des migrants a été célébrée en Haïti dans un contexte marqué par une crise humanitaire profonde. À l’initiative du Ministère des Affaires sociales et du Travail, de l’Office National de la Migration (ONM) et de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), cette journée a mis en lumière les défis imposés par la violence armée, qui a contraint plus de 700 000 personnes à fuir leur domicile, devenant ainsi des migrants internes.
Lors de cette commémoration, Salvador Isabel, Représentante spéciale de l’ONU en Haïti, a appelé à une perception positive de la migration. « La migration doit être vue comme une opportunité, pas une menace », a-t-elle déclaré, tout en rappelant l’urgence de garantir des voies migratoires sûres et dignes. Ces propos résonnent dans un pays où des milliers de déplacés, notamment dans les quartiers de Poste-Marchand et Fort National, vivent dans des conditions précaires, sans accès à des services essentiels ni sécurité.
Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a également fait écho à cette problématique mondiale. Il a souligné l’importance de protéger les droits des migrants et de créer des systèmes migratoires inclusifs. « Les migrants apportent des contributions vitales aux communautés et aux économies. Nous devons inverser les tendances de discrimination et d’abus », a-t-il affirmé dans un message adressé à l’occasion de cette journée.
En Haïti, les données de l’OIM révèlent que près de 11 000 personnes ont été déplacées à Poste-Marchand et dans les quartiers voisins à la suite de la recrudescence des violences armées. Ces chiffres illustrent une escalade de la crise sécuritaire, avec des familles entassées dans des sites d’accueil saturés, souvent dépourvus de moyens suffisants pour répondre à leurs besoins. Les conditions de vie de ces migrants internes soulignent l’urgence d’une intervention humanitaire plus coordonnée.
Par ailleurs, la diaspora haïtienne, qui contribue à 25 % du PIB national via les transferts d’argent, a été mise en avant comme un pilier économique essentiel. Ces fonds soutiennent l’éducation, la nourriture et le logement de nombreuses familles, mais leur impact reste insuffisant face à l’ampleur des déplacements internes et à la précarité accrue des populations touchées par les violences des gangs.
Cette journée, marquée par des discours engagés et des appels à l’action, rappelle que la migration, qu’elle soit interne ou internationale, est autant un défi qu’une opportunité. En Haïti, elle reste un levier crucial pour faire face à une crise multidimensionnelle, où les besoins humanitaires, sécuritaires et économiques s’entrelacent dans un contexte de vulnérabilité extrême.

PLR
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