
Port-au-Prince, le 16 décembre 2024– Dans une lettre ouverte adressée aux éminentes personnalités de la CARICOM, les organisations de défense des droits humains expriment leur profonde préoccupation face à la violation flagrante de l’accord du 03 avril 2024 et de la Constitution haïtienne par le Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Cette situation, qui fragilise le processus de transition politique, met en lumière des manœuvres inquiétantes visant à écarter les défenseurs des droits humains de leur rôle légitime au sein du Conseil Électoral Provisoire (CEP).
Le CPT, mis en place pour superviser la transition politique, a récemment remplacé Me Gédéon Jean, représentant du secteur des droits humains, par Madame Magalie Georges, liée à l’accord politique Montana. Cette décision controversée, selon les organisations signataires, a été prise sous la pression d’un membre de l’équipe Montana, utilisant des menaces pour empêcher la publication des résultats des élections au sein du CEP. Un climat de peur s’installe, remettant en question la légitimité et la crédibilité du CPT.
L’élection de Me Gédéon Jean, qui a obtenu 81 voix sur 86 lors d’un scrutin transparent et observé par des institutions telles que l’Office de la Protection du Citoyen (OPC), souligne la nécessité d’un respect rigoureux des principes démocratiques. Les organisations de droits humains rappellent que la Constitution haïtienne garantit le droit d’association et de participation aux affaires publiques, ainsi que la nécessité d’inclure le secteur des droits humains dans le CEP.
Les signataires de la lettre alertent sur les dangers d’une manipulation du processus électoral, semblable à celles qui ont conduit à l’instabilité politique en Haïti depuis près de quatre décennies. Ils appellent la CARICOM à prendre des mesures pour protéger le processus de transition et à éviter que les sacrifices des acteurs locaux, soutenus par la communauté internationale, ne soient vains.

F.L
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