
Selon le président du conseil d'administration de documentation et d'information haïtienne, caribéenne et afro-canadienne, Frantz Fanon, il faut remonter à très loin pour comprendre la crise dans le pays. Analysant la situation haïtienne, au cours d'une interview accordée ce mercredi au média franco-presse, l'écrivain canado-haïtien, a émis des doutes quant à la mise en place du Conseil présidentiel de la CARICOM, déclarant qu'«on crée une instance qui va être très difficile à gérer».
Selon Frantz Fanon, la " complexité de la crise haïtienne ne peut être résolue par la présentation d’un groupe", faisant référence au Conseil présidentiel, qui doit être installé sous peu en Haïti, après que les acteurs ont finalisé le processus du choix de leurs membres devant faire partie de la structure.
Analysant les causes de la crise en Haïti, le président du CIDIHCA, estime que cette
structure, le CP, n’est prévue " ni par la Constitution ni par la tradition gouvernementale en Haïti".
M. Fanon indique que cette instance
" une commission présidentielle composée de sept membres venus de différents secteurs", va être très difficile à gérer. Selon lui, " le conseil présidentiel n’est pas chargé de remplir des fonctions exécutives, mais de proposer un premier ministre qui aurait notamment comme mandat d’organiser des élections".
Dans ses propos rapportés par Franco-presse, il a fait un retour sur les évènements des dernières années en Haïti, en passant par le président Michel Joseph Martelly jusqu'à récemment au premier ministre Ariel Henry.
Ariel Henry souhaitait ramener l’ordre à Port-au-Prince
Frantz Fanon, qui a critiqué la gestion du pays par les anciens dirigeants, pense que le Dr Ariel Henry souhaitait " ramener l'ordre à Port-au-Prince ", avant de lancer le processus électoral. C'est en ce sens, dit-il, qu'il s'est rendu " au Kenya pour signer une entente pour l’envoi de plus de 1000 policiers kenyans dans le cadre d’une mission internationale soutenue par les Nations unies pour endiguer la violence des gangs armés".
Sur ce point justement, un autre analyste, Stephen Barany soutient que " cette mission ne peut qu’aider la Police nationale d’Haïti (PNH) à restaurer un certain niveau de stabilité, mais, ajoute-elle, elle doit aller de pair avec un accord politique menant à des élections plus crédibles.
Tout en dénonçant l'emprise des gangs sur le pays, avec la complicité de dirigeants politiques qui l'ont fourni armes et munitions, l'intellectuel Frantz Fanon, dit souhaiter voir "une solution par les Haïtiens pour résoudre la situation en Haïti".

RTC
Radio Amitié 104.7 FM
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