De l'avis de l'économiste Eddy Labossière, le lancement de la carte de débit internationale de la SOGEBANK est une très bonne initiative, mais prise très en retard par rapport à ce qui se fait sur le marché financier international.
Cette semaine, la SOGEBANK a lancé - à coup de grande publicité - sa carte de débit internationale qui, selon elle, permettrait à son détenteur d’effectuer des transactions sur tous les POS et ATM, tant sur le territoire national qu’à l’échelle mondiale. Loin de tout sentiment de fanatisme ou de critique dévalorisante, l'économiste Eddy Labossière a applaudi l'initiative qu'il a jugé bonne tout en mettant l'accent sur sa venue très tardive sur le marché financier haïtien en ce plein 21e siècle. Pour lui, l'institution en question devait entrer dans ce segment de marché beaucoup plus tôt.
D'entrée de jeu, M. Labossière tient à souligner qu'une carte de débit international est un outil financier qui offre des opportunités énormes aux utilisateurs effectuant des transactions tant à l'échelle nationale qu'internationale. De fait, elle facilite, à titre d'illustration, les transferts d'argent vers l'étranger sans avoir forcément besoin d'utiliser de billets physiques ni les services des maisons de transfert traditionnelles qui d'ailleurs, génèrent des bénéfices énormes dans le cadre de ces échanges. Ainsi, elle facilite la vie des bénéficiaires et permet en contrepartie aux banques d'augmenter leur part de marché en termes de rentabilité.
Bémol à propos des risques et complexités
Mais au-delà de ses nombreux avantages, il importe de plancher par ailleurs sur les possibilités de piratage - un phénomène qui jusqu'à présent s'érige en un véritable casse-tête chinois pour les banques haïtiennes - qui entoure l'utilisation de cet outil. Sur ce point précis, l'économiste Eddy Labossière également professeur d'université, met en doute la capacité des banques de la place à résoudre en un temps record de tels problèmes qui sont monnaies courantes dans l'univers financier.
"Personnellement, je préfère utiliser les cartes de débit des banques étrangères. En plus des avantages, elles ont la capacité de résoudre un problème de piratage en un rien de temps alors qu'en Haïti, les institutions en question mettront une éternité à le faire", explique Eddy Labossière qui souligne que l'immensité des problèmes financiers dans le monde actuel nécessite une maîtrise excessive de la technologie pour pouvoir y faire face. "Il faut que nos banques s'y adaptent ".
Là où Eddy Labossière blâme les banques haïtiennes
Comparer à celles de la République dominicaine, les banques haïtiennes n'arrivent toujours pas à se faire représenter valablement sur le marché international. À date, aucune de nos banques n'a encore implanter de succursales à l'étranger tandis que les banques dominicaines le font. " Aux États-Unis, la communauté haïtienne est très élevée. En ignorant ce marché, les banques haïtiennes perdent de l'argent. Je les encourage à faire une étude de marché afin de pouvoir desservir les potentiels clients vivant à l’étranger".
Petite critique aux banques haïtiennes
L'économiste Eddy Labossière en a aussi profité pour rappeler à l'ordre les banques haïtiennes qui prennent le malin plaisir à poser des actions qui ne cadrent pas à leur vocation. L'achat et la revente de dollars en est un exemple si l'on peut se fier à ses explications.
" Les banques haïtiennes font des profits en achetant des dollars pour les revendre. C'est un véritable désordre. Il faut que cela cesse !", a-t-il martelé ajoutant qu'elles profitent de l'absence de normes pour maximiser leurs bénéfices.
Selon le professeur Labossière, une banque est là pour faire de l'intermédiation financière. Elle reçoit des dépots et accorde des crédits. Son profit découlera de la différenciation existant entre le taux créditeur et celui dit débiteur.
PLR
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